Un rapport de lagence denquête environnementale (OIA) vient dêtre publié et accable des entreprises chinoises accusées dexploiter illégalement des bois des forêts du Bassin du Congo, causant ainsi des dommages sur le climat.
Selon ce rapport, les sociétés forestières chinoises se livrent à des pratiques illégales au Congo et au Gabon. Lagence denquête environnementale OIA indique que ses conclusions sont le résultat de quatre années de recherche essentiellement sous couverture. Elle dit quil y a un manque de règlementation dans ces pays qui, pourtant, achètent les bois principalement en Chine, mais aussi aux Etats-Unis et dans les pays européens.
Toujours selon cette agence, les entreprises ont versé de milliers de dollars américains de pots de vin pour obtenir les droits dexploitation et que les quotas dexportation sont fréquemment violés. Elles auraient également mis en place des systèmes pour "éviter de payer des millions dimpôts liés à lexploitation forestière".
Le rapport de lagence accuse également les sociétés forestières chinoises de surexploitation de milliers darbres y compris des espèces protégées. Interrogée par BBC-Afrique, Lisa Andy, conseillère principale en politique à lOIA a souligné que « La surexploitation de ces forêts signifie quil est très important de dire que les forêts du bassin du Congo sont en train de disparaître rapidement. Ces entreprises sefforcent de couper autant de Coumets que des bois. Ceci est la principale espèce darbre quelles exploitent. Et le chevauchement de leurs concessions avec les territoires clés de léléphant dans la forêt est également un point à souligner. Mais la surexploitation est importante, vraiment endommageante et dévastatrice pour ces forêts ».
Pour sa part, le président de SICOFOR, lune des principales entreprises mentionnées dans le rapport, également contacté par la BBC, a rejeté les accusations de surexploitation des forêts et dobtention illégale des permis dexploitation.
BBC a rappelé quavant la publication du rapport, le ministre de lEconomie forestière du Congo avait ouvert une enquête sur ce qui a été appelé, « la mafia du bois ». Au Gabon, les autorités ont fait de même, et certains des agents chinois ont été arrêtés. Mais selon ce rapport, ces mesures ne vont pas assez loin pour mettre fin à ces pratiques.
Les forêts du bassin du Congo couvrent pratiquent lAfrique centrale. Elles constituent le deuxième poumon mondial sur le plan de la biodiversité, après les forêts de lAmazonie au Brésil. La République démocratique du Congo est au cur de ces forêts du bassin du Congo et possède 62 % de leur superficie.
Les forêts du bassin du Congo sont essentielles pour les espèces menacées qui y vivent, de même que pour la planète. Car elles génèrent plus de trois quart des précipitations dans la région. Environ 75 millions de personnes vivent dans les forêts du bassin du Congo ou en dépendent. Les forêts gabonaises abritent près de 60 % des éléphants des forêts restantes dAfrique. Ce qui signifie que lorsque la forêt est endommagée, cela affecte aussi le climat.
Lepetit Baende