La RDC adhère au Groupe anti-blanchiment de l’Afrique orientale et australe pour renforcer la crédibilité de son système financier

Photo d'illustration
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PAR Deskeco - 04 sep 2025 16:35, Dans Corruption

La République démocratique du Congo (RDC) a officiellement adhéré à l’ESAAMLG (Groupe anti-blanchiment de l’Afrique orientale et australe), à l’occasion de la 50ᵉ Réunion du Groupe de Travail des Hauts Fonctionnaires, de la 25ᵉ Session du Conseil des ministres et du 8ᵉ Dialogue Public-Privé (PPSD), tenus du 22 au 30 août 2025 au Centre de Conférence des Nations Unies à Addis-Abeba, en Éthiopie.

Cette adhésion fait partie des stratégies et efforts mis en place par le gouvernement pour sortir le pays de la liste grise du GAFI (Groupe d’action financière).

Grâce à cette adhésion, la RDC va lutter efficacement contre les flux financiers illicites et se conformer aux normes internationales de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive (LBC/FTP), a expliqué Alain Malata, directeur de cabinet du ministre congolais des finances, Doudou Fwamba, qu’il a représenté à ces assises.

Par la même occasion, plusieurs réunions stratégiques ont eu lieu, menées par Adler Kisula, secrétaire exécutif de la Cellule nationale des renseignements financiers (Cenaref), structure qui a joué un rôle clé pour que la candidature de la RDC soit acceptée par les États membres de l’ESAAMLG.

Depuis plusieurs mois, le gouvernement s’active avec des réformes dans le but de sortir le pays de la liste grise du GAFI, parmi lesquelles la modernisation de son cadre juridique et institutionnel, le renforcement des capacités de la Cenaref, l’amélioration de la synergie entre les parties prenantes nationales impliquées dans la LBC/FTP (lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive).

La RDC a été classée sur la liste grise du GAFI en octobre 2022. Depuis, 23 actions ont été arrêtées pour renforcer le dispositif congolais de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Parmi celles-ci, 13 sont déjà traitées (soit un taux de réalisation de 56,52 %), 8 sont partiellement traitées (34,78 %) et 2 ne sont pas encore traitées (8,7 %), a expliqué le secrétaire exécutif de la CENAREF lors d’une conférence de presse le premier juillet dernier.

La persistance du pays sur cette liste peut amener à son inscription sur la liste noire, avec entre autres comme conséquences la réduction des investissements étrangers et de l’aide internationale ; les difficultés accrues pour lever des fonds sur les marchés financiers internationaux ; ainsi que le ralentissement de la croissance économique et du développement du pays.

Grâce à son adhésion en tant que membre à part entière de l’ESAAMLG, la RDC bénéficiera notamment d’une participation active aux mécanismes d’évaluation mutuelle entre pays membres, essentiels pour aligner les pratiques nationales aux standards du GAFI ; d’un renforcement des capacités opérationnelles des institutions nationales en charge de la lutte contre les crimes financiers ; d’un accès facilité aux réseaux de coopération inter-agences et aux cellules de renseignements financiers des États membres ; ainsi que d’une implication directe dans l’élaboration et l’harmonisation des politiques régionales de lutte contre les flux financiers illicites et la criminalité transnationale.

Bruno Nsaka

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