Le ministre des Finances, Doudou Fwamba, a invité mardi 29 juillet 2025 le groupe de la Banque mondiale à intensifier son accompagnement à la République démocratique du Congo dans ses efforts de mobilisation des ressources. Il a saisi l’occasion de la présentation du rapport économique sur la RDC pour lancer cet appel.
Le ministre a salué les financements récents que la Banque mondiale a accordés au pays dans le cadre de leur coopération. Il a encouragé l’institution à poursuivre cet appui, notamment dans l’élaboration d’une stratégie de mobilisation du potentiel fiscal national. Il a insisté sur l’importance de renforcer les mécanismes de lutte contre les flux financiers illicites et d’améliorer la taxation des entreprises multinationales.
« Je voudrais, à cet effet, saluer les efforts déployés par nos partenaires pour appuyer nos pays membres, en particulier la République démocratique du Congo, qui vient de bénéficier de plusieurs financements dans le cadre de la coopération que nous avons avec la Banque mondiale », a déclaré Doudou Fwamba, ministre des Finances.
Avant d’ajouter :
« J'ai saisi cette opportunité pour inviter le groupe de la Banque mondiale à intensifier son appui, notamment en matière de mobilisation des ressources, pour permettre et assister la RDC dans l'élaboration d'une stratégie de mobilisation de son potentiel, particulièrement dans le domaine de la lutte contre les flux financiers illicites et la taxation des entreprises multinationales », a déclaré Doudou Fwamba, ministre des Finances.
De son côté, le groupe de la Banque mondiale a déploré, lors de sa prise de parole, les effets des régimes fiscaux dérogatoires sur les recettes publiques instaurés par le gouvernement. Albert Zeufack, directeur des opérations, a relevé que ces dispositifs, censés stimuler l’investissement ou soulager certaines couches sociales, réduisent la capacité de l’État à mobiliser ses ressources internes.
Il a cité les exonérations de TVA sur des produits de base, les incitations fiscales dans les secteurs prioritaires comme l’agriculture, l’industrie, les mines ou encore les hydrocarbures. Il a souligné que, bien qu’utiles dans certains cas, ces mesures grèvent significativement les finances publiques de l’État congolais.
« La RDC a mis en place de nombreux régimes fiscaux dérogatoires, notamment dans le cadre des investissements, les différents accords régissant les secteurs tels que les mines, les hydrocarbures et d'autres secteurs. À cela s'ajoutent les avantages fiscaux à des fins sociales et économiques, comme les exonérations de TVA sur certains produits essentiels ou les incitations à l'investissement dans les secteurs prioritaires tels que l'agriculture et l’industrie », a indiqué Albert Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale.
Il a poursuivi :
« Tous ces régimes dérogatoires, qui sont perçus comme des incitations fiscales, pèsent de plus en plus sur le niveau des recettes publiques. »
Les deux parties ont, par conséquent, exprimé leur volonté de consolider leur partenariat pour renforcer les capacités économiques et fiscales de la RDC. Il faut rappeler qu’en 2025, la Banque mondiale a financé plusieurs projets en République démocratique du Congo, dont l’assainissement et la lutte contre les inondations dans la ville de Kinshasa.
Jean-Baptiste Leni