Dans le cadre de l'accélération des Objectifs de développement durable (ODD) jusqu'à 2030, le gouvernement congolais, à travers son ministre chargé du Plan, Guylain Nyembo, a évoqué les défis de développement auxquels la RDC fait face pour atteindre ses objectifs. Guylain Nyembo l'a fait savoir à New York, aux États-Unis, lors du Forum politique de haut niveau des Nations unies pour le développement durable 2025.
Parmi ces défis, outre la crise sécuritaire, figure la suspension du Programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T) dans certaines zones du pays. Ce programme, financé par le Fonds monétaire international (FMI) à hauteur de plus de 1,6 milliard USD, vise selon le gouvernement à améliorer les conditions de vie.
Son exécution n'a malheureusement pas été au rendez-vous, selon certaines organisations de la société civile qui y ont travaillé. Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) a par exemple dénoncé, dans un rapport publié en mai dernier concernant quatre provinces, une exécution marquée par des surfacturations et des ouvrages de mauvaise qualité, alors que le gouvernement avait financé le programme à hauteur de 675 millions USD, contre 371,6 millions USD prévus dans les lois de finances 2022-2023.
Le rapport révèle que dans certaines provinces, comme le Kasaï, aucun ouvrage n'a été livré malgré la totalité du financement, avec un supplément de 70 millions USD. L'ONG avait également exprimé ses craintes quant au fait que le PNUD, l'une des agences d'exécution, n'ait livré aucune infrastructure prévue dans la première phase axée sur les ouvrages, deux ans après le début du programme.
Après le tollé suscité par la publication du rapport, la suspension du programme a suivi. Un mois plus tard, en juin, lors de la 49e réunion ordinaire du Conseil des ministres, le président de la République a exigé la livraison de tous les ouvrages prévus dans la première phase du programme d'ici le 31 décembre 2025, constatant un important retard.
Félix-Antoine Tshisekedi avait rappelé que le succès de la première phase était capital pour la « crédibilité » du programme, particulièrement face aux partenaires techniques et financiers comme le FMI.
De son côté, l'ONG Observatoire de la dépense publique (ODEP) demeure inquiète face à l'instabilité politique qui règne dans le pays, illustrée par la récurrence des tentatives de coup d'État. Dans un communiqué daté du 21 juillet 2025, l'organisation indique que ce contexte pourrait entraîner une perte de confiance des partenaires financiers et la suspension de tout appui budgétaire.
Par ailleurs, lors du Forum politique de haut niveau des Nations unies pour le développement durable 2025 à New York, le ministre du Plan Guylain Nyembo a également évoqué des avancées significatives enregistrées par le gouvernement en matière de développement, ainsi que sur le positionnement du pays concernant l'accélération des ODD d'ici 2030. Sur le plan national, il souligne entre autres une prévision de croissance à plus de 5 % pour 2025.
Il a conclu en appelant au respect des engagements pris en vue d'atteindre les objectifs assignés d'ici 2030.
Jean-Baptiste Leni