Suppression des institutions inutiles : l'APLC et la CICM parmi les services proposés par le Réseau panafricain de lutte contre la corruption

Photo d'illustration.
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PAR Deskeco - 05 mai 2025 14:28, Dans Corruption

Le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a instruit, lors de la 42e réunion ordinaire du Conseil des ministres, le gouvernement à identifier les structures créées ces dernières années dans les ministères et d'analyser leur valeur ajoutée au regard des ressources qui leur sont allouées et de leurs dépenses, en vue soit de leur suppression pure et simple, soit de leur reconfiguration.

L'objectif de cette réforme est de redresser les finances publiques en cette période de crise de guerre. Félix-Antoine Tshisekedi a, par ailleurs, souligné qu'une offre économique d'amélioration d'une main-d'œuvre ne peut être « dissociée d'un redressement réfléchi, efficace et durable de nos finances publiques ». Cette réforme rejoint également l'esprit de la récente démarche annoncée de réduction du train de vie des institutions politiques en République démocratique du Congo.

Dans ce cadre, le Réseau panafricain de lutte contre la corruption « Unis » a recommandé, dans un récent rapport, au gouvernement d'engager des réformes, notamment en supprimant certaines structures parallèles au sein des institutions politiques, dont la présidence, bénéficiant inutilement d'énormes crédits budgétaires. C'est notamment le cas de l'Agence nationale de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), ainsi que de la Cellule d'innovation et de changement de mentalité (CICM).

Concernant l'Agence nationale de prévention et de lutte contre la corruption, Unis recommande qu'elle soit associée à des structures telles que l'Inspection générale des finances (IGF) ou l'Observatoire de surveillance de la corruption et de l'éthique professionnelle (OSCEP) au regard de leurs attributions.

« L'Agence nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption est un service spécialisé de la Présidence de la République travaillant sur des questions de corruption, blanchiment des capitaux et autres faits assimilés. Au regard de ses attributions, ce service ne constitue que la doublure d'autres services étatiques plus anciens comme l'Observatoire de surveillance de la corruption et de l'éthique professionnelle (OSCEP), la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) et l'Inspection générale des finances (IGF) », précise Unis.

Dans la loi de finances initiales 2024, renseigne le rapport, le Réseau panafricain de lutte contre la corruption a bénéficié d'un crédit budgétaire annuel de 1 540 890 121 FC, soit 611 877 USD pour ses dépenses de fonctionnement.

Par ailleurs, Unis accuse, dans le rapport, l'APLC d'incompétence et de corruption. « Cette agence n'a jamais produit les résultats escomptés depuis sa mise en place. Cependant, elle a brillé par des scandales de corruption et faits assimilés impliquant ses dirigeants », mentionne Unis.

Quant à la Cellule d'innovation et de changement des mentalités (ex-Coordination pour le changement de mentalité), Unis rappelle qu'elle n'a plus sa raison d'être.

« La Cellule d'innovation et de changement des mentalités (ex-Coordination pour le changement de mentalité) est un service de la Présidence de la République mis en place pour lutter contre les antivaleurs. Ce service n'a pas de raison d'être car l'OSCEP est censé vulgariser et faire observer les bonnes valeurs aux agents publics de l'État », explique Unis dans son rapport.

Pour son fonctionnement en 2024, cette structure a bénéficié d'une allocation budgétaire de 666 737 904 FC, soit 264 757 USD.

Unis indique, par ailleurs, dans son rapport, que la présidence demeure l'institution politique la plus coûteuse en République démocratique du Congo.

Jean-Baptiste Leni

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