Après la signature ce vendredi à Washington de la déclaration de principes vers une paix durable entre la RDC et le Rwanda sous facilitation américaine, précédée par un communiqué conjoint entre les rebelles de l'AFC-M23 et les autorités de Kinshasa à Doha, au Qatar, Denis Mukwege, prix Nobel de la paix et ancien candidat à la présidentielle en RDC, exige la transparence dans les processus en cours pour le bien-être et la prospérité du peuple congolais.
« Les pourparlers de paix facilités par l'État du Qatar et la facilitation américaine demeurent largement opaques, alors que la transparence est de mise pour rétablir la confiance et avancer vers une feuille de route crédible aux yeux de populations fatiguées par les manœuvres de l'ombre, souvent dictées par des intérêts économiques et financiers étrangers à ceux de la population congolaise », a écrit Denis Mukwege dans sa réaction rendue publique ce samedi matin.
Pour Denis Mukwege, les engagements des parties au conflit, « même s'ils soulèvent l'espoir d'avancer vers une désescalade en vue de faire taire les armes, soulèvent de nombreux questionnements ».
Ces questionnements concernent notamment le sort de la résolution 2773 des Nations unies, qui obligeait le Rwanda à retirer ses troupes du sol congolais, à cesser tout soutien au M23 et à mettre fin à l'administration parallèle dans les zones sous occupation de l'armée rwandaise.
Pour le prix Nobel de la paix, la paix durable dans la région des Grands Lacs n'est possible que s'il y a respect des principes internationaux de justice transitionnelle, du respect de la souveraineté des États, en évitant tout processus de brassage et de mixage qui a permis d'exacerber les conflits depuis plusieurs décennies.
Entre-temps, le document signé par le Rwanda et la RDC ce vendredi recommande aux parties prenantes de s'engager en faveur d'un cadre d'intégration économique régionale pour l'approvisionnement mutuel en minerais stratégiques. Il s'agit principalement des minerais qui proviennent de la RDC, un pays au potentiel géologique exceptionnel. Cette intégration s'appuiera sur des organisations régionales telles que la CIRGL, la COMESA et l'EAC.
Bruno Nsaka
