Déclaration de principes : Pour Rubio, « une paix durable ouvrira la porte aux investissements américains dans la région des Grands Lacs »

Thérèse Kayikwamba, Marco Rubio et Olivier Nduhungirehe
Thérèse Kayikwamba, Marco Rubio et Olivier Nduhungirehe
PAR Deskeco - 26 avr 2025 07:39, Dans Actualités

À l'issue de la signature de la déclaration de principes entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, dont il a facilité la médiation,  le secrétaire d'État américain Marco Rubio a exprimé la volonté des États-Unis, sous l'administration Trump, d'investir en Afrique centrale. Il a affirmé que les États-Unis étaient prêts à accroître leurs investissements, notamment dans des chaînes d'approvisionnement responsables et sécurisées.

Cette perspective reste cependant conditionnée à l'établissement d'une « paix durable » dans la région des Grands Lacs, qui nécessite un accord entre la RDC et le Rwanda.

« Une paix durable dans la région des Grands Lacs ouvrira la porte à davantage d'investissements américains et occidentaux, ce qui générera des opportunités économiques et de la prospérité », a déclaré Rubio. Le secrétaire d'État a également souligné qu'une telle paix pourrait « contribuer à faire avancer l'agenda de prospérité du président Trump pour le monde ».

Selon lui, ces investissements - particulièrement dans la chaîne d'approvisionnement en minerais stratégiques - ne pourront se concrétiser qu'à travers des partenariats avec des entreprises africaines.

« Nos entreprises sont de bons citoyens corporatifs, tout comme les entreprises africaines, et elles apporteront une bonne gouvernance tout en garantissant des chaînes d'approvisionnement responsables et fiables pour des ressources critiques qui bénéficieront aux gouvernements régionaux, à nos partenaires et à nos alliés », a-t-il insisté.

Et d'ajouter : « Je dirais que la paix durable doit précéder le développement économique, car il est impossible de l'atteindre sans la paix. »

Perspectives d'investissements américains dans la région

Depuis l'année dernière, les États-Unis envisagent d'investir dans la région des Grands Lacs, comme en témoigne le corridor de Lobito. Ce projet gigantesque de construction ferroviaire, financé par les États-Unis pour environ 4 milliards de dollars, concerne quatre pays : l'Angola, la Zambie, la Tanzanie et la RDC.

Ce projet ambitieux vise à faciliter l'exportation des minerais produits dans les régions minières de la RDC et de la Zambie. En juillet dernier, les présidents Tshisekedi, Lourenço et Hichilema ont signé un accord à Lobito pour optimiser l'utilisation de ce corridor ferroviaire, situé près des bassins miniers du Grand Katanga (RDC) et de Copperbelt (Zambie).

Le consortium Lobito Atlantic Railway, composé des entreprises Trafigura (Suisse), Vecturis (Belgique) et Mota-Engil (Portugal), avait remporté l'appel d'offres pour une durée de 30 ans. Il s'était engagé à porter la fréquence des trains à 49 convois quotidiens, à créer 1 600 emplois directs et à assurer l'entretien des infrastructures, ainsi qu'au transport de minerais comme les concentrés de cuivre vers les marchés internationaux.

Le projet du corridor de Lobito semble cependant éclipsé par un nouvel accord que Washington négocie avec Kinshasa concernant l'exploitation de minerais stratégiques, en raison d'un manque de communication. Ce rapprochement a été salué début avril par le conseiller du président Trump lors de sa visite à Kinshasa. Du côté congolais, on attend de cet accord non seulement une transformation locale, mais aussi un soutien américain pour rétablir la paix dans l'Est du pays.

 Jean-Baptiste Leni

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