Suspension de l'USAID : Delly Sesanga propose la réduction du train de vie des institutions et une stratégie nationale coordonnée

Delly Sesanga
Delly Sesanga
PAR Deskeco - 25 avr 2025 15:06, Dans Actualités

Dans un communiqué publié ce vendredi 25 avril 2025, l'opposant Delly Sesanga Hipungu, président du parti politique Envol, a exprimé ses vives préoccupations face à la suspension par les États-Unis de l'aide fournie par l'USAID. Cette décision, indique-t-il, prive la République démocratique du Congo d'une dotation annuelle estimée entre 910 millions et 1,3 milliard de dollars, affectant directement des secteurs clés du pays.

« Cette décision impacte directement l'aide humanitaire, ainsi que les programmes de santé, de vaccination, de lutte contre le VIH, d'éducation, de développement et de maintien de la paix et de la sécurité. Pour cette année 2025 et celles à venir, la RDC doit élaborer une stratégie proactive pour compenser le vide ainsi créé », déclare-t-il.

La suspension de l'USAID a déjà des répercussions sur le terrain. Au Kasaï-Oriental, par exemple, plusieurs services de la Division provinciale de la Santé sont perturbés, notamment les activités d'analyse des données sanitaires et la distribution de médicaments essentiels. La fermeture du bureau de projet de santé intégré a également entraîné le chômage de nombreux travailleurs locaux.

Dans l'est du pays, la situation est encore plus critique. Les infrastructures de base sont paralysées, l'accès à l'eau et à l'électricité reste limité, et les hôpitaux débordent. Les stocks de médicaments s'amenuisent, tandis que le risque d'épidémies, telles que le choléra et la variole du singe, augmente. Chaque jour, le nombre de personnes ayant besoin d'une aide alimentaire ne cesse d'augmenter, rapporte Africanews.

Face à cette crise, Delly Sesanga propose une stratégie en deux temps. À court terme, il recommande une réduction du train de vie des institutions publiques afin de réallouer les économies réalisées aux programmes humanitaires et sanitaires affectés par la suspension de l'aide américaine, notamment pour venir en aide aux victimes et aux personnes déplacées par le conflit dans l'est du pays.

À moyen et long termes, Sesanga plaide pour la mise en œuvre d'une stratégie nationale coordonnée de l'aide, définie autour des priorités nationales. Cette approche vise à réduire significativement la dépendance aux financements externes pour les urgences nationales. Il insiste sur la nécessité d'intégrer tout ou partie du financement des dépenses impactées dans le budget national, en recherchant d'autres sources de financement.

En mars dernier, Oxfam s'inquiétait déjà d'une augmentation alarmante des cas de Mpox, de choléra et de rougeole dans l'est de la République démocratique du Congo. Dans un rapport relayé par Actualité.cd, l'organisation humanitaire dénonçait l'impact des affrontements violents et de la suspension de l'aide de l'USAID, qui aggravent l'effondrement du système de santé du pays et mettent en péril des millions de personnes vulnérables face à des maladies pourtant évitables.

En 2024, l'USAID a alloué plus de 838 millions de dollars au pays, dont 414 millions spécifiquement destinés aux besoins humanitaires liés aux conflits et aux déplacements de populations.

Selon le plan de réponse humanitaire 2025, le gouvernement congolais et ses partenaires estiment à 2,54 milliards de dollars les fonds nécessaires pour venir en aide à 11 millions de personnes, dont 7,8 millions de déplacés internes, faisant de la RDC l'un des pays les plus affectés par les déplacements forcés au monde.

 Jean-Baptiste Leni

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