La Première ministre Judith Suminwa Tuluka a procédé, jeudi 17 avril 2025, au lancement officiel de la cartographie pilote du deuxième recensement général de la population et de l'habitat (RGP2). La cérémonie s'est déroulée au terrain Assossa, dans la commune de Kasa-Vubu. Ces opérations de cartographie, dans leur phase pilote, concerneront d'abord trois sites : la commune de Kasa-Vubu à Kinshasa ; le territoire de Bulungu dans la province de Kwilu ; et la ville de Tshikapa dans la province du Kasaï. Elles s'achèveront au mois de juin avec la publication d'un rapport. C'est début juillet prochain que les travaux cartographiques du recensement s'étendront sur l'ensemble du territoire, avant la phase de dénombrement exhaustif ou du recensement proprement dit.
La cartographie est une étape du processus de recensement qui permet de délimiter les zones de dénombrement qui seront affectées aux agents recenseurs, afin d'éviter des omissions et des comptages multiples.
La cheffe du gouvernement n'a pas manqué de rappeler que c'est un projet qui lui tient particulièrement à cœur depuis l'époque où elle était à la tête du ministère du Plan jusqu'à son accession à la Primature.
« Je suis très honorée et heureuse... Je me réjouis bien entendu en tant que cheffe du gouvernement, mais aussi comme ancienne ministre du Plan, que ce projet connaisse une telle évolution. Je le sais, le parcours n'a pas été facile, et beaucoup reste encore à faire. Néanmoins, nous assistons ici, dans la commune historique de Kasa-Vubu, à un moment historique. Car, plus de 40 ans après le seul et unique recensement scientifique de la population de 1984, notre pays est résolument engagé dans la réalisation du deuxième recensement général de sa population », a-t-elle affirmé.
L'INS appelle à la mobilisation de ressources importantes
De son côté, la directrice générale de l'Institut national des statistiques (INS) a plaidé pour que les travaux ne s'arrêtent pas au stade de la cartographie censitaire. Dans cette optique, elle a appelé à la mobilisation de ressources :
"La poursuite des différentes étapes, aussi importantes les unes que les autres, nécessite la mobilisation de ressources conséquentes. J'exhorte donc les partenaires techniques et financiers à se joindre au gouvernement pour l'accomplissement de ce grand projet. J'ose croire qu'avec le soutien de tous, les travaux de terrain qui débutent aujourd'hui se poursuivront sans ambages".
La directrice générale de l'INS a reconnu que jusqu'à présent, beaucoup a été accompli mais qu'il reste encore davantage à faire :
"En effet, sans la base de sondage fournie par le recensement général de la population et de l'habitat, le système statistique national produit difficilement des statistiques officielles fiables dont ont besoin les pouvoirs publics, le secteur privé et la population en général".
Pour la directrice générale de l'INS, le lancement des travaux cartographiques constitue une étape clé de la phase préparatoire du deuxième recensement général de la population et de l'habitat, dont l'objectif principal consiste à diviser l'ensemble du territoire national en aires de dénombrement qui seront confiées aux agents recenseurs pendant la phase de dénombrement exhaustif.
Selon elle, la méthodologie adoptée prévoit de collecter des données sur la population et les infrastructures socio-économiques et sanitaires, et d'établir une base de données qui pourra servir de base de sondage pour les enquêtes ultérieures. Des analyses pertinentes pourront également être réalisées à partir de ces données.
Elle a cependant précisé que ces données ne constituent qu'une étape de la phase préparatoire au dénombrement, qui fournira à son tour des données exhaustives et détaillées sur la population, à partir desquelles seront calculés des indicateurs pour le suivi des plans nationaux et provinciaux de développement.
La directrice générale a salué la détermination du gouvernement et le soutien de ses partenaires techniques et financiers "qui ont toujours apporté un concours considérable aux opérations et projets statistiques. Leur présence ici témoigne une fois encore de l'intérêt qu'ils portent au développement de l'outil statistique dans notre pays, la RDC".
Elle a également souligné l'accompagnement des instituts sœurs, notamment l'Institut géographique du Congo (IGC) et la Mettelsat.
Il convient de noter que, contrairement à 1984, toutes les opérations du recensement actuel seront presque entièrement numériques.
Bienvenu Ipan