Le vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, a proposé et fait valider, vendredi 11 juillet 2025 en Conseil, un plan décennal articulé autour de deux mécanismes de financement du processus de mise à la retraite, afin de faire face aux défis liés à ce processus en République démocratique du Congo.
Selon le compte-rendu du ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya :
« Un mécanisme budgétaire classique consistant à affecter mensuellement 20 milliards de CDF à un sous-compte dédié ouvert à la Banque centrale du Congo, comme prévu dans la loi de finances 2025, et deux mécanismes innovants de partenariat avec les banques payeuses (applicables dès 2026) permettraient à ces banques d’avancer les indemnités aux retraités, remboursées ensuite par l’État sous forme de mensualités équivalentes aux anciennes rémunérations, sans surcoût pour le budget. »
Le porte-parole a ajouté :
« Un protocole d’accord sera discuté et signé entre l’État et les banques payeuses pour définir les modalités pratiques de mise en œuvre. »
Le ministre Muyaya a souligné les avantages de ces mécanismes :
« Ce montage financier, conforme à la loi de finances publiques, évite tout recours à l’endettement et s’appuie sur les avancées de la réforme sur la bancarisation de la paie. Il vise à garantir la régularité, la soutenabilité et l’automaticité du processus de retraite, qui est un droit fondamental pour tout agent après des services loyaux rendus à la nation. »
Une commission technique interinstitutionnelle sera mise en place pour piloter ce dispositif, incluant les ministères de la Fonction publique, du Budget et des Finances, avec la participation de la Présidence, de la Primature et de la CNSSAP, afin d’assurer un équilibre entre les départs à la retraite et la capacité de la caisse à garantir les pensions.
Le compte-rendu du Conseil des ministres précise également que le vice-Premier ministre a rappelé qu’à la suite de la signature des actes de mise à la retraite, des mesures idoines ont été communiquées aux responsables des services publics pour assurer une fin de carrière honorable et apaisée aux agents concernés. Il s’agit notamment :
- de l’obligation de ne pas les remplacer automatiquement dans leurs fonctions avant notification par l’autorité compétente ;
- et de ne pas les retirer du fichier de la paie avant le paiement intégral des avantages légaux.
Dans sa note d’information, le vice-Premier ministre de la Fonction publique a dressé un état des lieux du processus. Il a rappelé que cette mesure s’inscrit dans le sixième engagement du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, visant à renforcer l’efficacité des services publics. La mise à la retraite est ainsi perçue comme un levier stratégique pour rajeunir l’administration publique ; garantir l’avancement en grade des agents ; améliorer la gestion des ressources humaines ; assainir le fichier de la paie ; et honorer les engagements avec les partenaires internationaux, notamment le Fonds monétaire international.
Toutefois, il a déploré qu’après la vague de 11 000 départs en 2022, le processus ait ralenti en 2023 et 2024. La signature récente des ordonnances de mise à la retraite par le président de la République en faveur de secrétaires généraux, directeurs et chefs de services – dont le paiement des droits est en cours – marque la relance d’un processus qui nécessite une fluidification, le nombre d’agents éligibles atteignant désormais 314 000, tous régimes confondus.
Bienvenu Ipan