Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a lancé ce jeudi 17 avril 2025 à Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, la 9ᵉ édition d'Expo Béton RDC. Cet événement a réuni l'ensemble des membres du gouvernement central et provincial du Haut-Katanga, ainsi que des diplomates étrangers.
Placée sous le thème « Le corridor sud RDC-SADC : projets à développer et opportunités d'affaires », cette édition a permis au Chef de l'État congolais de rappeler l'utilité de ce projet de corridor sud intégré aux réseaux de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC).
« Ces corridors ne sont pas de simples axes de transport. Ce sont des artères vitales pour l'intégration économique et culturelle, reliant nos pôles économiques aux marchés régionaux et continentaux. Ils favorisent non seulement la circulation fluide des biens et des personnes, mais surtout la transformation locale de nos produits agricoles, miniers et industriels, ainsi que leur acheminement vers des destinations comme les ports de l'Atlantique et de l'océan Indien », a-t-il déclaré.
Il a indiqué que ce projet constitue également une opportunité d'investissements, va stimuler la création d'emplois et ouvrir la voie à une gouvernance moderne au service des populations de la région. Un autre avantage de ce projet est le désenclavement de différentes régions de la République démocratique du Congo.
« Le développement de la RDC passe par un impératif : le désenclavement. Nos provinces, riches de leurs ressources humaines et naturelles, doivent être connectées les unes aux autres pour libérer leur plein potentiel », a-t-il souligné.
À travers ce projet de corridor, le Chef de l'État congolais dit « rêver d'un réseau ferroviaire reliant le Grand Katanga au Grand Kasaï et au Grand Bandundu, de Kinshasa au Kongo-Central jusqu'au port en eau profonde de Banana ». Ce désenclavement constituera, selon lui, une « colonne vertébrale sud-ouest », qui sera « une priorité pour la RDC, car il renforcera la connectivité interne et ouvrira de nouvelles perspectives économiques ».
Ce projet s'apparente au projet de corridor de Lobito, approuvé en 2024 avec les États-Unis pour un coût d'environ 4 milliards de dollars. Selon Félix-Antoine Tshisekedi, le corridor de Lobito, fruit d'une coopération entre la RDC, la Zambie et l'Angola, avec le soutien de partenaires internationaux, avait pour ambition de construire 1 739 km de voies ferrées, dont 427 km sur le territoire de la RDC, interconnectées au réseau routier régional.
« Lors du sommet du corridor de Lobito en présence des chefs d'État de nos trois pays et de l'ancien président des États-Unis, j'ai rappelé que ce projet dépasse la simple logistique. Il s'agit d'une opportunité unique pour renforcer l'intégration régionale, en fluidifiant les échanges commerciaux pour stimuler la transformation économique valorisant nos ressources minières et agricoles, et pour améliorer les conditions de vie en développant des infrastructures modernes de services de proximité. »
Avec l'entrée de la nouvelle administration Trump à la Maison Blanche, l'avenir de ce projet semble incertain. Depuis lors, aucune communication n'a été faite à ce sujet.
Jean-Baptiste Leni