Conflit AFC/M23 à Bukavu : les opérateurs prélèvent systématiquement 10 % sur les transactions via Mobile Money

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PAR Deskeco - 08 avr 2025 10:33, Dans Actualités

À Bukavu, capitale du Sud-Kivu sous occupation de l’armée rwandaise et des rebelles AFC-M23, les transactions Mobile Money (retraits et transferts) subissent un prélèvement illégal pouvant atteindre 10 % du montant.

Cette situation s’explique par la pénurie de devises sur le marché. 

« Nous avons la rareté des dollars sur le marché, nous sommes contraints de les acheter pour nos transactions », a déclaré un opérateur de Mobile Money contacté sur place par ACTUALITE.CD.

La situation est tout aussi critique pour le franc congolais, qui se fait de plus en plus rare dans cette région. Les opérateurs y voient une opportunité de profit. « Nous demandons un peu, mais pas 10 % », a lâché l’un d’eux.

Les acteurs de la société civile dénoncent une escroquerie, qu’ils condamnent dans une ville déjà meurtrie par une situation socio-économique alarmante, marquée par l’insécurité grandissante et les massacres de civils. C’est le cas du Noyau Communal d’Ibanda de la Société Civile Force Vive, qui « exprime sa profonde préoccupation et condamne fermement l’escroquerie perpétrée par certains agents de service Airtel Money ».

Dans ce contexte, où la population n’a accès ni aux services bancaires ni aux coopératives, elle se tourne vers Airtel Money pour répondre à ses besoins essentiels. 

« Cette situation est d’autant plus choquante et décevante pour nos concitoyens, qui se sentent trahis », explique Machumbiko, point focal de la société civile communale d’Ibanda.

À Bukavu, les banques et autres structures de microfinance ne fonctionnent plus depuis la prise de la ville par l’armée rwandaise et les rebelles de l’AFC-M23.

La société civile lance un appel aux nouveaux occupants pour trouver une solution à cette crise.

« Nous appelons les responsables de l’AFC-M23 à instaurer des mesures d’ordre dans ce secteur, afin de protéger les droits et intérêts de la population. Nous demandons également des sanctions contre les agents de service Airtel Money qui violent la nomenclature des frais de retrait », a insisté Murhula Machumbiko.

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