Accord sur les minerais stratégiques entre le Rwanda et l'UE : il n'y a pas d'unanimité au sein de l'UE sur cette question (Maxime Prévot)

Exploitation minière
PAR Deskeco - 24 mar 2025 15:24, Dans Actualités

Dans une interview accordée ce 22 mars 2025 à Deutsche Welle, une chaîne allemande, Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères, a reconnu clairement qu'il n'y a aucune volonté au sein de l'Union européenne de suspendre ou de mettre fin à l'accord sur les minerais stratégiques, malgré l'implication du Rwanda dans la déstabilisation de l'intégrité territoriale de la RDC et son soutien aux rebelles du M23 pour des motifs économiques.

« Honnêtement, il n'y a pas d'unanimité au sein de l'UE sur cette question. La Commission européenne reste réticente à suspendre l'accord sur les matières premières critiques. Pourtant, nous, ainsi que d'autres pays, estimons qu'il serait logique de le suspendre », a déclaré le ministre belge.

Maxime Prévot indique que l'Union européenne demeure dubitative quant à la réelle volonté du Rwanda de respecter les engagements qu'implique cet accord.

« Nous avons des doutes sur la volonté réelle du Rwanda de respecter les engagements qu'implique cet accord, notamment en matière de traçabilité des minerais. Or, une meilleure traçabilité pourrait révéler des origines problématiques pour certaines ressources, ce qui ne serait pas dans l'intérêt de Kigali », souligne-t-il.

Par ailleurs, évoquant les dernières sanctions individuelles infligées aux responsables rwandais et du M23 par l'Union européenne, le ministre belge précise qu'il s'agit « avant tout d'un engagement en faveur du respect du droit international, ce que M. Kagame semble avoir du mal à comprendre ».

Concernant le refus du M23 de participer aux négociations de Luanda avec le gouvernement congolais suite aux sanctions individuelles contre ses membres, Maxime Prévot estime qu'il s'agit d'« un prétexte ».

« C'est un prétexte. Les sanctions décidées par l'Union européenne visent un nombre restreint de personnes. Si leurs déplacements sont interdits sur le territoire européen, ce n'est pas le cas ailleurs. Rien n'empêchait donc les représentants du M23, s'ils en avaient réellement la volonté, de se rendre à Luanda pour participer aux négociations », conclut-il.

Jean-Baptiste Leni

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