Depuis Bruxelles, dans le cadre des consultations, le Secrétaire Général de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), Donatien Nshole, a annoncé lundi 17 février dans une interview à Top Congo FM la création d'une commission économique et de paix frontalière afin de promouvoir l'unité nationale, mais aussi un climat de quiétude avec les pays limitrophes, pouvant également permettre à la RDC de faire bon usage de ses ressources naturelles et économiques.
Ce porte-parole du "Pacte Social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC", qui est une initiative visant à mettre un terme à la guerre grâce à un dialogue national et régional, conduit par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l'Église du Christ au Congo (ECC), s'est d'abord interrogé sur l'élément déclencheur de la guerre dans l'Est de la République démocratique du Congo, qui est celle des mines, telle que raconté d'ici et là, a-t-il dit.
Les causes de la guerre dans l'Est, selon l'entendement commun des mortels, et la nécessité pour l'élite de mettre en place un outil de transparence sur la gestion des ressources.
« Cette guerre, beaucoup pensent que c'est pour les minerais, mais qu'en faisons-nous ? Nous, mêmes qui en sommes détenteurs depuis des années... », s'est-il interrogé.
L'importance de cet outil économique et les acteurs concernés
Ce prélat a ensuite expliqué le bien-fondé de cette commission économique et pacificatrice, qui regroupera en son sein des experts capables de réfléchir sur une charte à léguer aux gouvernants afin de bien gérer la République au profit de tous.
« Je crois que les scientifiques peuvent nous aider à repenser notre gouvernance économique de façon à garantir la paix à l'intérieur et avec les voisins. La dimension sécurité et défense, je crois qu'il y a vraiment à réfléchir. Depuis trente ans, nous pataugeons », a-t-il déclaré.
Les attentes du Forum pour le consensus national
Selon Monseigneur Donatien Nshole, le "Forum pour le consensus national" proposé par l'ECC-CENCO interviendra après les consultations des acteurs clés du conflit, permettant au gouvernement actuel et futur d'avoir une base de données consensuelle à impact social dont pourra s'inspirer la classe dirigeante. Il a également fait savoir que cette démarche est purement scientifique et technique. La politique interviendra à la dernière étape pour que l'initiative "ne soit pas étouffée par les appétits politiques", a-t-il affirmé.
Le délai
Vu l'expérience de Saint-Sylvestre, cet homme d'Église a précisé que la constitution de cette commission spéciale prendra deux semaines, et deux autres semaines seront consacrées à ce dialogue « Forum », qui se tiendra au Congo avec l'assurance et sous la bénédiction des autorités étatiques. Il faut garder à l'esprit qu'il s'agira d'un dialogue et non d'une médiation, d'après lui.
Contexte des consultations
Suite à la dégradation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu, ayant causé plus de 3000 morts selon le gouvernement congolais, la démarche de l'ECC-CENCO a débuté le 3 février dernier à la cité de l'Union Africaine, où ces confessions religieuses ont été reçues par Félix Tshisekedi, avant de consulter plusieurs autres leaders politiques du pays, notamment Martin Fayulu, Delly Sesanga, Adolphe Muzito et les membres du Front commun pour le Congo de l'ancien président Joseph Kabila.
Sur la même lancée, cette délégation ecclésiastique, à la recherche de paix grâce au dialogue, a été également reçue à Goma chez Corneille Nangaa, le représentant de l'AFC/M23, à Kigali chez Paul Kagame, avant de s'envoler pour la Belgique pour rencontrer Moïse Katumbi, Franck Diongo et les autres. Loin d'être clôturées, ces consultations nous réservent encore des mystères.
César Olombo