RDC : en Ituri, la société civile dénonce l’exploitation illicite de minerais par des sociétés chinoises à Mambasa

Une carrière d'exploitation artisanale
Une carrière d'exploitation artisanale
PAR Deskeco - 03 fév 2025 17:52, Dans Actualités

La société civile de la province de l’Ituri, au Nord-Est de la République démocratique du Congo, a dénoncé, ce lundi 3 février 2025, dans un entretien accordé à Deskeco, l’exploitation illicite de minerais par les sociétés chinoises dans le territoire de Mambasa, en Ituri.  

Dieudonné Lossa Dhekana, coordonnateur de cette société, indique que ces chinois opèrent à travers des coopératives pour exploiter illicitement ces minerais, alors que la loi congolaise régulant le secteur n’autorise pas aux étrangers d’agir à travers des coopératives. Il déplore tout de même, le fait que cette exploitation illicite se fait en grande échelle dans ce territoire de l’Ituri.

Il dénonce également le fait que ces exploitants chinois se choisissent de se constituer en coopératives, pour ne pas s’investir dans des œuvres sociales dans la région en faveur de la communauté locale, n’engagent pas des jeunes désœuvrés à Mambasa, par exemple.    

« La population déplore le fait que l’exploitation n’a pas d’impact social. Ceux qui exploitent n’engagent pas les locaux, ceux qui exploitent n’investissent pas localement, mais aussi il n’y pas des actions sociales, qui doivent revenir dans la communauté, parce qu’eux, ils trouvent raison de se cacher derrière des coopératives » déplore-t-il.

 

« La loi congolaise n’autorise pas aux étrangers de constituer une coopérative. Donc, c’est vraiment une exploitation illégale qui se fait, et cela se fait en grande échelle dans le territoire de Mambasa », ajoute-t-il. 

Le coordonnateur de forces vives de l’Ituri souligne que le minerai le plus exploité par ces exploitants chinois dans le territoire de Mambasa est l’or.

En Ituri, l’exploitation illicite des minerais ne concerne pas que les chinois, mêmes les groupes armés, ainsi que des réseaux criminels s’y sont fortement impliqués. Dans un récent rapport publié le 27 décembre 2024, le groupe d’experts des Nations Unies renseigne que l’exploitation de l’or dans la province de l’Ituri, foyer de plusieurs tensions et de l’activisme de groupes armés, continue d’échapper au contrôle de l’État et rapporte au moins 140 millions de dollars par an aux groupes armés et aux réseaux criminels.

Le même rapport révèle que les coopératives minières paient la police nationale congolaise et les FARDC pour leur protection. Il indique en même temps que la plupart des sites miniers sont restés sous le contrôle de groupes armés, tels que la CODECO-URDPC et le groupe Zaïre/ADCVI dans le territoire de Djugu, ainsi que la FRPI, le Front patriotique et intégrationniste du Congo, et le MAPI dans le territoire d’Irumu, la CODECO-URDPC étant également active dans le territoire de Mahagi.

Jean-Baptiste Leni

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