Intervenant lors d’une conférence organisée vendredi 24 janvier 2025 par l’ambassade italienne à Kinshasa, l’Agence Nationale de Promotion des Exportations (Anapex) a affirmé que des plaidoyers ont été avancés pour que l’Anapex s’engage à former des certificateurs congolais, capables de se rendre en mission d’inspection des produits agricoles issus des zones en conflit.
Dans sa communication, l’Anapex se dit prête à relever ce défi, après que les certificateurs internationaux aient refusé de s’y rendre en décembre 2024 pour inspecter le cacao et le café congolais, qui ont ensuite été interdits par l’Union européenne sur le marché européen.
Cette structure estime que si la République Démocratique du Congo ne dispose pas de ses propres certificateurs, ses produits agricoles exportés sur les marchés internationaux pourront toujours être condamnés à tort, comme c’est le cas avec l’Union européenne, qui accuse le cacao et le café congolais d’être issus de la déforestation.
« Vous n'ignorez pas qu'il a été publié en décembre 2024 que la RDC ne pourra plus exporter le café et le cacao, parce qu’ils sont, entre parenthèses, des fruits de la déforestation. Nous avons dit que c’est parce qu’on ne peut pas avoir de certificateurs congolais. D’où l’Anapex a formulé ses plaidoyers pour organiser la formation de certificateurs congolais, qui iront dans des zones en conflit, parce que les certificateurs internationaux ont eu peur que la RDC ne soit plus condamnée à tort », a déclaré le chef de service développement des produits de l’ANAPEX, Sewa Rey.
Face à cette décision de l’Union européenne d’exclure le café et le cacao congolais du marché européen dès décembre 2025, pour raison qu’ils sont issus de la déforestation, le gouvernement congolais, à travers Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur, avait rejeté cette raison, en estimant que la RDC dispose de nombreuses terres arables.
« Nous avons 80 millions d'hectares de terres arables, qui n'ont rien à voir avec les couverts forestiers du pays, qui s'étendent sur 155,5 millions d'hectares, dont 60 % sont des forêts tropicales humides, parmi lesquelles 105 km² de tourbières, des mangroves et des forêts Miombo. Nous avons le droit de rentabiliser nos terres avec des cultures pérennes en agroforesterie, notamment le café et le cacao. Tous les moteurs de déforestation réunis, la RDC n'enregistre que 0,03 % de déforestation par an », avait indiqué Julien Paluku lors d'un breifing de presse.
Jean-Baptiste Leni