RDC : Crefdl critique les indicateurs de croissance produits par le FMI sur la RDC, et l'appelle à la rigueur

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PAR Deskeco - 18 jan 2025 18:50, Dans Finances

Le Centre des recherches en Finances publiques et en Développement local (Crefdl) a analysé, dans un communiqué publié ce jeudi 16 janvier 2025, les données sur les indicateurs de la croissance de la République démocratique du Congo, produites par le Fonds monétaire International (FMI) au cours de son nouveau financement d'environs 3 milliards USD, levé ce mercredi 15 janvier 2025 au gouvernement congolais.  

"L'activité économique est restée forte en 2024, avec une croissance du PIB réel prévue à 6,0 %. L'inflation, qui avait culminé à 23,8 % à la fin de 2023, a ralenti pour s'établir à 12,8 % en glissement annuel en fin novembre 2024 et a poursuivi sa baisse ces dernières semaines. Le solde budgétaire intérieur devrait se réduire en 2024, la collecte plus importante que prévu des recettes budgétaires n'ayant été que partiellement absorbée par des niveaux plus élevés que prévu de la masse salariale et des dépenses exceptionnelles de sécurité. Le déficit du compte courant devrait également se réduire, contribuant à renforcer les réserves internationales" soutient  le FMI dans sa correspondance. 

Pour Crefdl, ces indicateurs produits par cette si grande institution monétaire, ne sont pas corrects, ils sont en total déphasage avec les réalités du pays.

"CREFDL prend note de l'effectivité de ce nouveau programme qui intervient en soutien aux difficultés actuelles du Gouvernement et renforce les capacités du pays à l'atténuation et l'adaptation au changement climatique, tout en consolidant son rôle dans la transition vers une économie mondiale à faible émission de carbone. Néanmoins, les indicateurs de croissance évoqués dans le communiqué du FMI sont en déphasage avec les réalités de terrain", indique-t-il dans son communiqué publié jeudi 16 janvier 2025. 

Cette structure demeure critique envers FMI, et a même mis en avant dans le même communiqué, la volonté manifeste de FMI d'accroître la dette publique de la RDC à travers ce nouveau financement, qui intervient dans un contexte marqué par l'indiscipline budgétaire des autorités congolaises, indique-t-il, auquel le FMI fait semblant.  

Il faut souligner, par ailleurs, que ce nouveau financement d'environs 3 milliards USD intervient dans un contexte où les objectifs assignés ne sont pas atteints par le gouvernement, dont notamment l'amélioration de conditions de vie. Pour Crefdl, ce fonds ne saurait ainsi améliorer des conditions de vie des congolais. 

Il appelle ainsi le FMI à être rigoureux dans sa collaboration avec la République démocratique du Congo, en exigeant des audits du circuit de recettes publiques, de dépenses, de rémunération et du fonctionnement de l'Etat. 

"Au regard des statistiques ci-haut évoquées, le financement du FMI ne saurait contribuer à l'amélioration des conditions de vie des Congolais. D'autant plus que le Gouvernement, avec ses propres moyens, ne parvient pas à poser des actes de bonne gestion des finances publiques. Le FMI devrait être plus rigoureux, en exigeant par exemple l'audit du circuit de la recette publique, des dépenses de rémunération et de fonctionnement de l'Etat, de son appui affecté à la riposte contre le COVID-19 en 2020 (363,27 millions $) et au financement du Programme de Développement des 145 Territoires (510,85 millions $) avant l'approbation de ce nouveau programme", précise Crefdl. 

En 2024 dernier, le gouvernement congolais  s'est encore engagé une fois de plus avec le FMI, à signer un nouveau partenariat qui va s'étaler sur une période de 20 ans sur un fonds de près d'un milliards de dollars. Ce nouvel engagement intervient juste après la fin du plan d'aide 2021, achevé par sa dernière tranche fonds versé  par le FMI en 2024.

Jean-Baptiste Leni

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