Face aux critiques concernant l'absence de suivi des fonds décaissés, René Tapsoba, représentant-pays du Fonds monétaire international (FMI) en République démocratique du Congo, a défendu les réformes structurelles mises en place par son institution pour améliorer la transparence et la gouvernance.
« Les défis de gouvernance sont des préoccupations légitimes, ce n'est pas uniquement ici en RDC, c'est un peu partout. C'est pourquoi, à travers nos programmes, nous mettons en œuvre une série de réformes structurelles visant à améliorer la transparence et la gouvernance », a-t-il précisé.
Il explique que le premier dispositif auquel le FMI attache une importance particulière est la bonne gestion des finances publiques et le maintien de la stabilité macroéconomique.
« Il faut noter qu'on ne décaisse pas l'enveloppe totale d'un coup. Le programme est conçu pour évaluer d'abord une gestion saine des finances publiques et la préservation de la stabilité macroéconomique », a-t-il déclaré.
Il a ajouté qu'après chaque décaissement, des évaluations sont conduites pour vérifier l'atteinte des objectifs, condition indispensable à tout nouveau financement.
« Notre programme de 3 milliards USD sur trois ans prévoit des évaluations semestrielles. Si les résultats ne sont pas satisfaisants, cela empêche le décaissement suivant. C'est là qu'intervient notre mécanisme de suivi », a-t-il expliqué.
Concernant la Banque centrale, Tapsoba souligne que des mesures strictes encadrent l'utilisation des fonds.
« Chaque décaissement s'accompagne d'une évaluation des mécanismes de sauvegarde pour vérifier l'existence des dispositifs de transparence, de contrôle interne et de gouvernance », a-t-il poursuivi.
Sur la gestion des finances publiques, il indique que le FMI insiste sur le respect strict de la chaîne de dépense. Le gouvernement congolais s'est engagé à limiter les procédures d'urgence, souvent décriées pour leur opacité.
Pour rappel, un arrêté interministériel a révisé le manuel de procédures budgétaires, appuyé par une circulaire de la Première ministre Judith Suminwa enjoignant à son application rigoureuse.
Parmi les autres réformes figurent l'opérationnalisation de la Direction générale de la comptabilité publique et la déconcentration de l'ordonnancement des dépenses au niveau ministériel.
Enfin, il souligne l'importance accordée au renforcement des institutions de contrôle dans la lutte anticorruption, notamment la Cour des comptes, l'ITIE et l'Agence de prévention et de lutte contre la corruption, qui bénéficient d'un appui technique et financier du FMI.
Jean-Baptiste Leni