Le Fonds monétaire international (FMI) exhorte le gouvernement congolais à éviter toute lacune, afin de pouvoir sécuriser les prochains décaissements, après la validation de près de 262 millions de dollars américains représentant la première revue destinée au renforcement de la réserve internationale.
Parmi les lacunes déplorées, figure le recours excessif à la procédure d'urgence. Selon le représentant-pays de cette institution de Bretton Woods en RDC, intervenu sur les antennes de Radio Okapi ce mardi 8 juillet, ce mode est souvent critiqué pour son manque de transparence. Il invite les autorités congolaises à privilégier la chaîne de dépense, procédure plus transparente, et déplore la multiplicité des dépenses en urgence.
« Nous nous réjouissons de savoir que ce n’est plus uniquement le FMI qui tire la sonnette d’alarme sur la nécessité de réduire au maximum le recours aux procédures d’urgence. Cela devient l’objet de débats intenses au niveau des parlementaires, du Sénat, voire de l’opinion publique, et cela nous réjouit », a-t-il déclaré.
Il salue la volonté du gouvernement de limiter ces dépenses exceptionnelles, matérialisée par l’adoption d’un arrêté révisant le manuel de procédure budgétaire, et l’encourage à respecter strictement cette décision actée par la Première ministre dans une circulaire.
« Cela doit inciter le gouvernement à se conformer à l’arrêté qu’il a lui-même adopté. Cette discipline permettrait, dans les mois à venir, d’améliorer la gestion des finances publiques en ligne avec les standards internationaux », a-t-il insisté.
René Tapsoba, représentant-pays du FMI, a par ailleurs rappelé que, dans les années 2010, l’institution n’avait pas pu conclure la revue dans le cadre de la facilité élargie de crédit avec la RDC, en raison d’indicateurs budgétaires insatisfaisants et de retards dans les réformes structurelles.
« Depuis 2021, il y a eu un réengagement. Pour la première fois de son histoire, la RDC a mené à terme six revues de façon satisfaisante. À l’issue de ce processus, le gouvernement a souhaité poursuivre avec deux nouveaux programmes : un programme standard (appuyé par la facilité élargie de crédit) pour répondre aux besoins de balance des paiements, et un autre axé sur la lutte contre le changement climatique, financé par la facilité de résilience et de durabilité », a-t-il précisé.
Ces deux programmes triennaux portent le décaissement prévisionnel cumulé à près de 3 milliards USD. Le premier décaissement, d’un montant de 262 millions de dollars, vient d’être effectué. « C’est encore insuffisant pour un pays de la taille de la RDC », a-t-il conclu.
Jean-Baptiste Leni