Lors d'une conférence animée ce vendredi 3 janvier 2025 à la Foire internationale de Congo-Kinshasa, sous le thème : « Apport du commerce extérieur dans le dépècement de la RDC », Julien Paluku, ministre du commerce extérieur, a révélé que la République démocratique du Congo n'existe quasiment pas dans le commerce international. Il explique cette situation par le fait que les produits congolais ne répondent pas aux besoins du marché international.
« Nous sommes très loin, sur les 186 pays commerçants du marché international, nous pouvons être 181ème. Le volume de notre commerce représente à peu près 0,01 %, ce qui signifie que la RDC n'existe quasiment pas dans le commerce international », a-t-il déploré.
Il indique que le modèle économique de la RDC, basé uniquement sur l'extraction minière, ne lui permet pas de se faire une place sur le marché international. Il souligne toutefois que les grandes nations, qui occupent les premières places dans le commerce international, comme les États-Unis et la Chine, ont réussi à s'imposer en satisfaisant la demande du marché international, reposant essentiellement sur les besoins alimentaires.
Les États-Unis, par exemple, détiennent une part de 26 % du PIB mondial et s'imposent grâce à leur production dans le commerce international, avec un budget de 6 000 milliards de dollars. La Chine, quant à elle, détient 14 % des exportations mondiales, 8 % des importations mondiales et achète 40 à 50 % des ressources naturelles sur le marché international, avec un budget de 4 500 000 000 de dollars américains.
Pour le ministre du commerce extérieur, la RDC ne doit pas se limiter à l'extraction minière, mais doit adopter un modèle économique basé sur l'agriculture et sa transformation locale, afin de répondre aux besoins de sa population, d'augmenter son budget et de retrouver une place dans le commerce international.
D'ailleurs, selon Julien Paluku, le budget de la République démocratique du Congo est principalement un budget de fonctionnement et non d'investissement.
« Il est anormal qu'un pays comme la RDC, avec 100 millions d'habitants et 80 millions d'hectares de terre arable, n'ait qu'un budget de 16 milliards de dollars. Si l'on demande à la RDC de construire des routes, des chemins de fer, des centrales hydroélectriques avec un budget aussi limité, dans lequel sont inclus les dépenses de fonctionnement des institutions, nous serons loin de pouvoir satisfaire la demande congolaise », a-t-il averti.
Il faut rappeler que le PIB de la RDC est actuellement de 76 milliards de dollars américains. Selon Julien Paluku, l'objectif est d'atteindre 150 milliards, ce qui ne sera possible que si la RDC change son modèle économique, en privilégiant l'agriculture et sa transformation au pays plutôt que les mines.
Il a par ailleurs salué l'adoption du Plan directeur d'industrialisation en juillet 2021 par le gouvernement, regroupant six composantes, dont les infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires, ainsi que le développement de zones économiques spéciales, avec pour objectif de créer un écosystème favorisant le développement de l'agriculture et sa transformation.
Jean-Baptiste Leni
