Réagissant mardi 24 décembre 2024, lors d’un point de presse à Kananga, chef-lieu de la province de Kasaï-central, aux propos du gouverneur de la province de Kasaï-central, qui affirmait, sans se voiler la face, que dans le cadre des infrastructures routières, « rien n’est fait » dans la province du Kasaï-central, Alexis Gisaro, ministre des Infrastructures et Travaux publics, s’est fermement opposé aux affirmations de l’exécutif provincial.
Il a indiqué qu’en ce qui concerne l’évolution des travaux dans le cadre du projet de construction de la route Kalama-Mbuji-Kananga, l’on ne peut pas dire que rien n’est fait à ce jour. Alexis Gisaro a évoqué la notion de temps et l'ampleur des travaux pour justifier la non-concrétisation du projet, alors que cela fait plusieurs années que sa construction est annoncée, avec un coût de 278 millions de dollars américains pour 230 kilomètres de routes à asphalter.
« Lorsque nous avons lancé les travaux, nous devions laisser à l’entreprise le temps de se mobiliser, c’est-à-dire de construire ce qu’on appelle la base vide pour installer son chantier, puis de lancer les travaux préparatoires, et enfin de commencer avec les travaux proprement dits », a-t-il déclaré.
Pour ce membre du gouvernement, les travaux avaient déjà commencé, contrairement aux affirmations du gouverneur, qui a fait savoir que « rien n’est fait ». La première étape, qui était les études préalables du projet, est achevée.
« Si vous allez à partir de Matamba, à dix kilomètres d’ici, tout le monde peut voir que la base vide est déjà construite. Vous pouvez aller encore visiter à huit kilomètres, à partir de Matamba, vous verrez qu’on est en train de monter l’usine pour le cocasse, car pour faire des routes, il y a deux constructions : il faut que vous ayez le cocasse et l’usine d’enrobé. On est en train de les monter maintenant », a assuré Alexis Gisaro.
Bien que ses assurances soient claires, le gouverneur du Kasaï-central, Moïse Kambulu, n’a pas pu changer d’avis lors de sa réaction aux éléments de précision fournis par le ministre des ITP.
« À propos des infrastructures, j’ai eu à le dire tout à l’heure, qu’il n’y a encore rien ; quand il n’y a encore rien, il faut commencer », a-t-il insisté.
Du côté de la société civile, le Centre de recherche en finances publiques et développement local (Crefdl) a réagi dans un document intitulé « Projet Route Kananga-Kalamba Mbuji : éviter de vendre du vent à la population du Kasaï-central », face aux explications du ministre des ITP.
Crefdl souligne que le ministère a prévu dans son plan quinquennal 2024-2028 la construction de 230 km, au lieu de 250 km comme souligné par le ministre lors du point de presse, pour un coût de 278 millions de dollars. Il ajoute que dans le plan quinquennal du ministère des ITP, les délais de travaux et de livraison de la route à la population n’ont pas été précisés.
Jean-Baptiste Leni
