Etant arrivé en fin de mission dans le cadre de la 5ème revue du Programme économique triennal soutenu par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) du Gouvernement, les services du FMI et la RDC sont parvenus à un accord, en attendant que celui-ci soit validé, mi-décembre 2023, par le Conseil d’Administration de cette institution financière internationale.
Pour les experts du FMI, la croissance reste résiliente en RDC malgré un environnement difficile et incertain. Cependant, la situation budgétaire s'est détériorée et l'inflation s'est accélérée.
Pour autant les services du FMI estiment que des politiques économiques prudentes sont justifiées, notamment une limitation des dépenses non essentielles, ainsi que des efforts visant à améliorer la gestion des finances publiques, la mise en œuvre de la politique monétaire, la gouvernance et la transparence.
Après avoirs analysé les agrégats macroéconomiques de la RDC, les experts du FMI font les constats suivants : la croissance devrait dépasser 6 % en 2023, malgré la chute des prix du cobalt et l’insécurité à l’Est ; La dépréciation du franc congolais a pesé sur l'inflation, qui a bondi à 23,3 % sur un an en juillet 2023, avant de revenir légèrement en dessous de 22 % en octobre 2023 ; Les recettes intérieures du gouvernement ont été inférieures aux projections du programme au cours des trois premiers trimestres de 2023 ; Les réserves internationales brutes ont augmenté modérément pour atteindre environ 5,0 milliards de dollars à fin octobre 2023, la position extérieure étant confrontée à plusieurs vents contraires ; Les recettes fiscales minières libellées en dollars ont été inférieures aux prévisions.
Dès lors, les services du FMI soutiennent que dans un contexte de fortes incertitudes, il est important que « les politiques économiques restent prudentes et que les réformes se poursuivent ».
Ainsi, le FMI a formulé les recommandations suivantes :
- Sur le plan budgétaire, il est crucial de garder sous contrôle les dépenses non essentielles, de rationaliser les dépenses en biens et services, tout en préservant les dépenses d’investissement public social et prioritaire.
- Sur le plan monétaire, la Banque centrale du Congo devrait renforcer la mise en œuvre de sa politique monétaire pour contenir les pressions inflationnistes. La flexibilité du taux de change reste essentielle pour absorber les chocs extérieurs et préserver les réserves.
- Pour améliorer la transparence et la gouvernance, les autorités doivent intensifier leurs efforts notamment par un engagement continu en faveur de la publication en temps opportun des contrats miniers et d'institutions de contrôle fortes, telles que la Cour des Comptes ou l'Inspection générale des finances.
Rappelons que l'accord formel qui lie le Gouvernement au FMI a été approuvé par le Conseil d'administration du FMI le 15 juillet 2021, pour un montant total de 1 066 millions de DTS, soit environ 1,52 milliard de dollars.
DESKECO