« C’est à vous de convaincre vos compagnies, de dérisquer (comme on dit en anglais) les marchés carbone congolais parce que le risque c’est la confiance, la transparence. Nous avons besoin de marcher ensemble, nous sommes ouverts à votre expertise, au dialogue. Dès que nous sommes arrivés à un point commun où vous sentez rassurés de convaincre vos compagnies de venir acheter du crédit carbone en RDC et nous, nous sentons très contents pour notre pays (…) Vraiment le chef de l’Etat voudrait, pour une fois, que les efforts que le Congo produit pour la protection de ses tourbières, les parcs nationaux et les forêts puissent rapporter au développement durable de son peuple », a déclaré, le mardi 24 octobre 2023, l’envoyée spéciale du chef de l’Etat pour la Nouvelle économie du climat, Mme Stéphanie Mbombo.
C’était dans son mot de clôture de la conférence sur les marchés de crédit carbone organisée depuis le lundi 23 octobre à l’hôtel Kin Plaza Aryaan by Rotana, par les ambassades de la République fédérale d’Allemagne, des USA, du Royaume-Uni, en collaboration avec le ministère de l’Environnement et du Développement durable ainsi que le bureau du l’envoyée spéciale du chef de l’Etat sur la Nouvelle économie du climat.
Prix hors concurrence, cadre légal sans risque
Mme Stéphanie Mbombo a insisté pour que les résolutions (qui n’ont pas été mises à la disposition de la presse) prises à l’issue de cette conférence ne soient pas jetées dans les oubliettes :
« Je vous remercie encore pour votre temps consacré à ce travail, mais que ceci ne soit pas que de calendrier à mettre dans un tiroir. Nous voulons vraiment, à l’issue de la COP 28, que nous puissions avoir des contrats concrètement signés entre vos compagnies et nos compagnies. Si au niveau de l’Etat vous pensez qu’il y a encore du chemin à parcourir quand au cadre légal, il y a des privés qui ont encore innové dans le recyclage des briques, des sachets en plastique (…), il y a plein de compagnies qui ont même innové dans les voitures électriques à Kinshasa, que nous devons soutenir à travers les marchés carbone (…) ».
Pour attirer la confiance de potentiels acheteurs de crédit carbone en RDC, l’envoyée spéciale du chef de l’Etat leur a parlé de prix qui sont hors concurrence.
« Le chef de l’Etat a fait, en marge des Nations unies, tout un lobbying sur les marchés de crédit carbone équitable. Il ne suffit pas d’avoir ces marchés carbone établis, encore faut-il que les prix correspondent au rôle que ces forêts jouent. Ici en RDC, le crédit carbone varie entre cinq (5) et vingt (20) USD pendant que dans des pays qui polluent le plus, le crédit carbone est vendu à cent (100) USD la tonne. Ne vous en faites pas, la RDC est engagée dans un train pour le développement durable. Il y a notamment le projet de 145 territoires, le projet de port en eau profonde de Banana qui peuvent bénéficier de ce fonds climat pour qu’on développe le pays. Nous sommes engagés. Tout ce que nous voulons, c’est vous donner l’offre de marchés de crédit carbone pour que vous puissiez acheter et qu’ensemble, on développe le Congo, l’Afrique et qu’on protège le monde ».
Bienvenu Ipan
