L'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) s'interroge sur la crédibilité du projet de loi des finances 2024 adopté lors de la 110e réunion du Conseil des ministres le 25 août 2023. Cette ONG experte en finances publiques révèle que le projet de loi des finances 2024 présenté en équilibre, en dépenses et en recettes à hauteur de 40.464 milliards CDF (16, 185 milliards de dollars américains), soit accru de 24,7% par rapport à l’exercice 2023 est une reconduction de la loi de finances de 2023 dont les recettes peinent à être mobilisées.
C'est ce que renseigne le communiqué de l'ODEP publié mardi 29 août 2023.
L'atteinte des assignations budgétaire paraît très difficile. L'ODEP, est dubitatif sur l'exploit du gouvernement à atteindre les assignations budgétaires.
« Pour l’Observatoire de la Dépense Publique, le projet de loi suscite quelques interrogations auxquelles le gouvernement devrait répondre. Globalement, les recettes totales à mobiliser seront de l’ordre de 16,185 milliards de dollars. C’est une reconduction de la loi des finances 2023 dont les recettes peinent à être mobilisées », martèle cette ONG.
Cette dernière indique qu’au 23 juin 2023 la mobilisation a atteint 10,076 milliards de CDF soit 4,030 milliards de dollars américains sur les 12 milliards. Quid de la part d’environ 4 milliards attendus de l’extérieur? S'interroge l'ODEP.
« Comme pour 2023, pour 2024, le gouvernement omet de dire à l’opinion quelle est la part de la mobilisation des recettes nationales et quelle est la part espérée sans aucune certitude de la communauté dite internationale ? Quand il s’agit d’impressionner, l’opinion nationale, on affiche 16 milliards et quand on éprouve des difficultés à mobiliser on met en avant les attentes non réalisées de la communauté internationale », regrette l'ODEP.
À en croire cette ONG, le projet de loi des finances s'apparente à un rêve que le gouvernement veut vendre aux congolais.
L'ODEP fait savoir qu’une centaines d’ONGs de la société civile, dédiées au suivi et contrôle des finances publiques va bientôt se réunir pour passer au crible ladite loi et approcher le parlement pour lui apporter ses recommandations en termes d’améliorations et proposer des mesures pouvant permettre de venir à bout des faiblesses qui minent la mobilisation des recettes dont le fléau de la corruption et les coulages des recettes.
Les faiblesses de la gouvernance budgétaire en RDC
Mis à part la problématique du budget 2024, l'ODEP a rappelé à l’opinion les faiblesses de la gouvernance budgétaire de la RDC qu'il estime décriées depuis 2014 ensemble avec d'autres plateforme de la société civile.
Il s'agit notamment d' ( ) :
- Une budgétisation non exhaustive. Les délais accordés aux Ministères techniques pour la présentation de leurs propositions restent toujours trop courts ;
- Des dépenses irrationnelles. Entre 2017 et 2019 par exemple, les dépenses courantes qui représentent 66,4% du budget ont été exécutées à 91% tandis que les dépenses en capital qui représentent en prévision 33,6% du budget n’ont été exécutées qu’à 9% ;
- Une budgétisation déconnectée des politiques publiques : le processus de programmation/budgétisation souffre d’un manque d’ancrage du Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT)...
Jordan MAYENIKINI