RDC : évoquant les dérapages de certains professionnels des médias, le gouvernement se montre encore réticent à l'adoption d'un texte sur la dépénalisation des délits de presse (Patrick Muyaya)

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Patrick Muyaya, ministre de la communication et des médias. Ph. Droits tiers
PAR Deskeco - 18 oct 2022 13:48, Dans Actualités

Après l'adoption du projet de loi modifiant et complétant la loi fixant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse, le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya, a tenu à signaler que la réforme du cadre légal et institutionnel du secteur de la communication et des médias serait incomplète si l'arsenal de textes devant le régir n'est pas adopté totalement.

Outre l'application en cours, des recommandations de la communication d'assainissement de l'audiovisuel et la tenue du congrès extraordinaire de l'Union nationale de la presse du Congo, le ministre de la communication et médias a, d'après le compte rendu de la 73e réunion du conseil des ministres, insisté sur la nécessité et l'urgence de finaliser ou réviser d'autres textes qui devront contribuer à régir de manière intégrée l'écosystème médiatique de notre pays.

D'après le document précité, il s'agit respectivement de : la loi sur l'accès à l'information publique, le décret portant statut de journalistes œuvrant en République démocratique du Congo, la loi organique  à réviser portant composition et fonctionnement du conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication.

Interrogé sur l'absence d'une loi sur la dépénalisation des délits de la presse d'autant plus que dans la dernière mercuriale du procureur général près la Cour de Cassation, il a plaidé pour l'alourdissement de la peine liée à l'infraction d'outrage au Chef de l'État, le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya, sans le dire ouvertement, évoque les dérapages de certains professionnels des médias qui rendent lourd le processus de la dépénalisation des délits de presse.

« La dépénalisation du délit de presse devient aujourd'hui hypothétique. Lorsque nous tous nous devons regarder les médias certains journalistes aujourd'hui je suis désolé, je ne sais pas s'ils le sont véritablement mais quand vous regardez leur prestation vous vous posez des questions, c'est comme si eux-mêmes devenaient, je ne sais pas dire, les opposants mais tout ça c'est un dérapage, évidemment les insultes d'aucune manière le gouvernement ne peut tolérer », a réagi Patrick Muyaya à une question lors du briefing hebdomadaire du lundi 17 octobre 2022.

S'agissant de la question sur le statut du journaliste au regard de l'ordonnance loi de 1981, le ministre de la communication et médias Patrick Muyaya tient cette fois-ci que celà soit pris en compte dans le cadre d'un décret.

« Sur la question du statut de journaliste, je dis tout à l'heure, on a un débat, à l'époque c'était une ordonnance loi, certains pensent qu'il faut une loi d'autres pensent qu'il faut un décret mais nous allons lever l'option, pour nous l'option la plus rapide c'est de travailler à un décret qui peut être pris par le premier ministre comme ça on est sûre que le métier est bien réglementé », a-t-il précisé.

Pour rappel, lors des états généraux organisés en janvier dernier, il a été question de dégager des propositions des réformes pertinentes touchant au régime juridique des médias en général et de la presse en ligne en particulier, au statut du journaliste, à la dépénalisation des délits de presse qui pourra être précédée d’un moratoire dont les modalités d’encadrement feront l’objet d’une concertation entre le gouvernement et les organisations professionnelles, à la modernisation des médias publics, et aux défis de la presse congolaise. Au total, 80 résolutions et recommandations ont été adoptées à l'unanimité par la plénière.

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