Refus des concerts des musiciens congolais en Europe : pour la ministre de la culture, l'inscription de la Rumba au patrimoine culturel mondial de l'UNESCO va servir de plaidoyer pour obtenir gain de cause

Culture
Catherine Katumbu Furaha et Patrick Muyaya, respectivement ministres de la Culture, Arts et Patrimoine et de la Communication et Médias. Ph. DESKECO.COM.
PAR Deskeco - 10 déc 2021 07:55, Dans Actualités

La question du refus des concerts des artistes congolais en Europe a été évoquée, ce jeudi 9 décembre, par la ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine, Catherine Katumbu Furaha, au cours du briefing presse axé sur le thème : culture et arts : inscription de la Rumba au patrimoine culturel mondial de l'UNESCO.

Pour la ministre Catherine Katumbu Furaha, l'inscription de la Rumba au patrimoine culturel mondial de l'UNESCO va servir de plaidoyer pour auprès des autorités européennes pour la reprise des concerts des musiciens congolais en Europe. De ce fait, elle a appelé les congolais à se désolidariser "des combattants" qui empêchent les productions des artistes congolais.

"L'inscription de la Rumba constitue une opportunité dans le cadre de recherches des solutions au problème de la reprise des concerts des musiciens congolais en Europe. C'est en France où il y a le siège de l'UNESCO qu'on doit traiter la question de la Rumba, c'est une occasion et un moyen de plaidoyer pour inviter les autorités et les acteurs du monde à s'impliquer et à soutenir, au nom de la solidarité, la RDC. Parce que notre Rumba est appréciée dans le monde. La diplomatie culturelle va être l'arme que nous allons utiliser pour la reprise des spectacles des musiciens congolais en Europe. Mais nos compatriotes peuvent se produire sous d'autres cieux, en Afrique particulièrement. Nous ne sommes pas défaitistes sur cette question. On ne va pas baisser les bras. Nous appelons les congolais à se désolidariser de ces malveillants qui ne veulent pas que notre culture puisse rayonner dans le monde", a-t-elle déclaré. 

Par ailleurs, le ministre de la communication et Médias, Patrick Muyaya a évoqué la possibilité de dialoguer avec les pourfendeurs des musiciens congolais en Europe - les combattants - mais également ainsi qu'avec les autorités Françaises et Belges afin d'obtenir la reprise des concerts dans l'espace européen.

"C'est étrange de savoir que nos artistes musiciens ne peuvent pas jouer en Europe pour des raisons qui sont connues. Mais lorsque nos compatriotes qui sont à l'étranger font des fêtes, c'est avec la même musique qu'ils dansent. C'est à la limite incompréhensible. Comment refusiez-vous que vos compatriotes se produisent et vivent de leur art ! Nous avons décidé au niveau du gouvernement de voir avec les pays où nos artistes doivent se produire parce qu'il faut utiliser la puissance publique pour permettre à nos artistes de faire leur métier. Avant cela s'expliquait par des motivations politiques mais aujourd'hui le président Tshisekedi est au pouvoir. Il n'y a plus des motivations politiques. Nous comptons trouver des mécanismes de dialogue avec ceux qui refusent les concerts mais aussi avec les autorités particulièrement Belges et Françaises pour arriver à déverrouiller ce problème d'ici l'année prochaine afin nos artistes soient en mesure de s'exprimer en Europe comme font les artistes Ouest-africain, nigérians...", a dit Patrick Muyaya.

Et d'ajouter : 

"La Rumba sera consacrée dans les jours qui viennent à Paris. Normalement ça devrait se faire accompagner par des gra​​​ndes productions culturelles de la Rumba".

Notons que le dossier de demande d’inscription de la rumba dans la liste des patrimoines immatériels de l’humanité, déposé et réceptionné depuis le 27 mars 2020 au service technique des patrimoines immatériels de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) pourrait aboutir au cours de ce mois de décembre. En effet, la décision sera annoncée lors de la réunion avec des différents chefs d’Etat, selon le programme de l’UNESCO.

Jordan MAYENIKINI

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