À l'occasion de la journée internationale de lutte contre la corruption, célébrée ce jeudi 9 décembre, Global Compact Network RDC, en partenariat avec l'ambassade des Pays-Bas en RDC, a organisé une conférence débat autour du thème « Rôle de l'État dans l'assainissement du climat des affaires ».
En sa qualité de président et représentant de l'Association en RDC, EquityBCDC indique que cette journée ne devrait pas passer inaperçu d'autant plus que la lutte contre la corruption figure parmi les piliers de Global Compact Network. Ces assises lancent officiellement le début des travaux de la commission en charge de la lutte contre la corruption.
« Au niveau du Global Compact, nous avons une commission de lutte contre la corruption et aujourd'hui même le 9 décembre 2021, c'était une occasion pour nous de lancer nos travaux, ceux de la commission et on n’a pas voulu passer cette journée de façon inaperçue. Nous avons voulu associer les acteurs congolais qui luttent contre la corruption et qui sont engagés dans ce grand combat contre ce fléau qui gangrène notre société. C'est dans cet ordre d'idées qu'on a réuni tous nos partenaires, tous nos membres afin d'échanger sur cette question d'actualité qu'est la corruption. Nous sommes heureux de voir que nous avons drainé un grand monde de la société civile, des hommes politiques, les opérateurs économiques et c'est une fierté pour nous, on s'est dit que nous avons réellement atteint notre objectif à travers cette conférence débat », a dit devant la presse, Auguste Kanku, Directeur Général adjoint d’EquityBCDC
Auguste Kanku a invité les membres de Global Compact Network et l'assistance que l'activité de ce jour ne soit pas la dernière. Il estime qu'il est temps de se lancer à fond dans la lutte contre ce fléau pour redorer l'image de la RDC, qui est considérée comme le pays où il y a un taux élevé de la corruption.
« Je vous dis un grand merci d'avoir répondu aussi nombreux à cette conférence. Je vais vous dire une chose, pendant que nous préparions cette activité, nous étions un peu sceptiques. Mais je suis agréablement surpris de savoir qu'on a drainé la crème des personnes impliquées dans la lutte contre la corruption. Si nous n’avions pas prévu cette rencontre, nous aurions tout raté, l'opportunité, l'occasion d'échanger sur une question aussi capitale. Ma seule inquiétude réside dans ce qui va advenir après, on s'est vu aujourd'hui le 09 décembre 2021, allons-nous nous voir encore le 09 décembre 2022? Pendant ce temps, les corrupteurs, les corrompus vont continuer leur bonhomme de chemin. Je crois qu'il est grand temps, qu'on n’attende pas seulement la prochaine journée pour se revoir mais on doit vraiment commencer dès aujourd'hui à travailler la main dans la main pour combattre ce fléau qui gangrène notre société », a-t-il recommandé.
Et de poursuivre :
« Au niveau du Global Compact, on a une commission de lutte contre la corruption, nos portes sont grandement ouvertes. Nous a besoin de l’apport des uns et des autres pour qu'ensemble que l'on mette la main dans la patte et que l'on contribue autant que dans cette lutte qui concerne un chacun. Certes l'État a son rôle à jouer, mais nous avons aussi individuellement nos rôles à jouer. Je vous invite donc à vous approprier cette lutte pour que les résultats viennent au plus vite et pour que la place qu'occupe le pays aujourd'hui la 10e place pour qu'on ne puisse plus en parler dans les années à venir ».
La Corruption constitue l'un des obstacles majeurs à la réduction de la pauvreté, au développement des capacités nationales et à l'amélioration des conditions de vies de la population. Le secteur privé que représente Global Compact Network RDC a trouvé opportun d'échanger sur le rôle de l'État congolais dans l'assainissement du climat des affaires.
Les Pays-Bas qui soutiennent l'initiative Global Compact se disent convaincus que les entreprises jouent un rôle clé dans le développement économique des pays. Pour son ambassadeur en RDC, seule une économie durable peut soutenir une véritable croissance et la RDC fait face à des nombreux défis. À l'en croire, Global Compact peut être l'interlocuteur valable pour les relever aux côtés des autres acteurs du pays.
« Nous nous réjouissons de l'organisation de cette rencontre car elle coïncide avec les autres initiatives de notre ambassade par exemple par les propositions transmises au gouvernement Congolais à plusieurs présentations diplomatiques parmi lesquelles les Pays-Bas dont la volonté sincère d'attirer des investissements locaux et étrangers en vue de diversifier l'économie congolaise. Ces propositions s'articulent autour de 4 axes : moderniser et rééquilibrer le système fiscal ; renforcer les efforts de lutte contre la corruption ; améliorer la sécurité juridique des entreprises et réformer le cadre légal des affaires. Le but de ces recommandations est de libérer les grands potentiels de l'économie congolaise et de renforcer sa croissance non minière et minière », a souligné Jolke Oppewal, Ambassadeur du Royaume des Pays-Bas en RDC.
Au cours de cette conférence débat, l'inspecteur général des finances chef de service, de l'Inspection Générale des Finances (IGF), Jules Alingete Key, panéliste, a réaffirmé sa détermination de poursuivre la lutte contre la corruption et a rappelé l'assistance que c'est une affaire de tous. Jules Alingete Key a promis que son service va accélérer le rythme de travail afin de lutter de manière acharnée contre les antivaleurs. Pour lui, la volonté politique du Chef de l'État est manifeste.
De son côté, un autre panéliste, Luzolo Bambi, a insisté sur le rôle important que doit jouer la justice dans cette lutte. Il estime que dans un État de droit, dans une démocratie, le dernier rempart, le gardien de la maison, le gardien de toutes les libertés, c'est le juge donc la justice. Il a salué la volonté politique manifeste du chef de l'État au travers les actions de l'Inspection Générale des Finances.
Global Compact Network RDC
Une initiative lancée en juillet 2000 par Kofi Annan ( alors Secrétaire Général des Nations Unies) avec l’idée de rassembler les entreprises et faire progresser la responsabilité sociétale. C'est une plateforme d’engagement et d’action collective favorisant des sociétés stables et inclusives.
La plus grande initiative internationale d’engagement volontaire en matière de développement durable, regroupant plus de 13000 participants dans 180 pays. Fondée sur dix principes universellement reconnus réunis autour de 4 thèmes principaux : les Droits de l'Homme, les Normes Internationales du Travail, l’Environnement ainsi que la Lutte contre la Corruption.
Les Réseaux locaux
Les réseaux locaux du Global Compact existent dans plus de 180 pays. Ils permettent aux participants (des entreprises locales aux filiales des entreprises étrangères) de comprendre la signification d’entreprise responsable dans leur contexte national et d’appliquer leurs engagements. Ces réseaux jouent un rôle clé en permettant aux entreprises d’atteindre les objectifs de développement durable sur le terrain grâce au dialogue politique, aux stratégies de mise en œuvre nationales et à l’établissement de partenariats. Ils sont organisés et dirigés localement, menés par les entreprises, mais rassemblent toujours les principales parties prenantes.
Le Réseau Local de la RDC
A l’initiative de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas, le Global Compact Network RDC a vu le jour en mars 2017 sous le format d’une association sans but lucratif (ASBL) de droit congolais. Le lancement officiel intervient le 7 septembre 2017 par le Premier ministre de la RDC, en présence de quelques membres du gouvernement, de la magistrature, environ 150 entreprises et ASBL opérant en RDC.
Clément MUAMBA
