La coalition Congo n'est pas à vendre (CNPAV) a fait le point sur les révélations de l'enquête Congo Hold-Up, au cours d'une conférence de presse tenue ce mardi 23 novembre à Kinshasa.
Pour cette plateforme de la société civile, qui lutte contre la corruption en RDC, les 138 millions USD détournés, selon les révélations de Congo Hold-Up, ne représentent pas l'ensemble de la corruption orchestrée par le régime Kabila. Il y a bien eu plus que ce montant, précise Jean-Claude Mputu, porte-parole du CNPAV.
« Il faut savoir que Congo Hold-Up ne dit pas que les 138 millions USD détournés représentent toute la corruption du régime Kabila. Ce n'est que l'infime partie des dossiers vérifiés auxquels les journalistes ont eu accès. Il s'agit des documents en possession des journalistes », a dit Jean-Claude Mputu.
Il estime que les 138 millions USD détournés ne méritent pas d'être banalisés, car il s'agit de l'argent des contribuables congolais.
« Dire que les 138 millions USD détournés, selon les révélations de Congo Hold-Up, sont peu, démontre le niveau de banalisation de la corruption en RDC ».
Pour le porte-parole du CNPAV, après le régime Kabila, la corruption continue d'exister sous l'actuel régime.
« Ce n'est pas parce qu'on parle de la corruption sous Kabila qu'on doit ignorer que le même fléau continue jusqu'aujourd'hui. L'ODEP a démontré le détournement dans les dossiers 100 jours, Transco, RAM. Il y a encore plus grave », a-t-il alerté.
Notons par ailleurs que la coalition Congo n'est pas à vendre a pris part à la réalisation de l'enquête Congo Hold-Up.
« Congo Hold-Up est né suite à des documents qui sont parvenus aux membres du Congo n'est pas à vendre (CNPAV), Mediapart. Vu le nombre des documents, plus de 3 500 000, il a fallu faire intervenir le consortium des journalistes internationaux à l'investigation pour travailler ensemble. Le travail a été fait méthodiquement », a précisé Jean-Claude Mputu.
Dans son intervention à cette conférence de presse, il a promis la poursuite du combat de la corruption via le CNPAV.
« Le temps est l'adversaire de la corruption. Pour le CNPAV, ce combat va continuer parce qu'il s'agit du salut de notre nation. Le plus important est qu'aujourd'hui les Congolais savent que l'argent du pays a été pillé par un régime qui se dit populaire », a-t-il laissé entendre.
Congo Hold-up est un travail d’enquête collaborative couvrant une période de 10 ans. Plusieurs médias dont Mediapart, RFI, De Standaard, Le Soir, NRC, Der Spiegel, InfoLibre, Politiken, Expresso, VG, Nacional, RCIJ, Bloomberg, L'Orient le Jour, BBC Africa Eye, KvF, The Namibian, The Continent et The Wire ont participé à ces investigations. Il s’agit de la plus importante fuite des données venant du continent africain, selon Henri Thulliez, directeur de la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF). Au total, 3,5 millions de documents ont été analysés.
Jordan MAYENIKINI