RDC : la CORAP appelle Félix Tshisekedi à privilégier le développement des solutions décentralisées pour l’accès des congolais à l’électricité avant de songer au projet « Grand Inga »

Barrage Inga
Barrage Inga
PAR Deskeco - 04 oct 2021 06:17, Dans Développement durable

La Coalition des Organisations de la Société Civile pour le Suivi des Réformes et de l’Actions Publique « CORAP », dans un communiqué de presse, s’interroge, si Fortescue Métal Groupe (FMG), à travers la filiale Fortescue Future Industrie (FFI) apporte réellement un nouveau paradigme dans le projet Grand Inga à l’avantage du pays et de sa population, ou n’ambitionne que s’accaparer de la plus grande partie des ressources énergétiques de la RDC ?

Rappelant que lors de la 5ème Conférence de la FEC sur l’énergie qui s’est tenue du 16 au 18 septembre 2021, les Conseillers de la Présidence de la République ont apporté comme message phare sur le projet Grand Inga « le nouveau paradigme », qui se défini par l’adoption d’une nouvelle vision dans le développement du projet Grand Inga qui serait beaucoup plus avantageuse à la RDC que ne l’ont été les modèles précédents. Pour les Conseillers, les anciens paradigmes, notamment le modèle du développement du Projet Inga 3 et Grand Inga proposé par l’étude de préfaisabilité réalisée par AECOM et EDF ainsi que le projet Inga 3 proposé par le Consortium Sino-Espagnol avaient tous trois éléments communs, à savoir le coût très élevé, le développement du Projet Grand en plusieurs phases et la vente de la plus grande partie de l’énergie qui serait produite aux pays étrangers.

Pour eux, estime la CORAP, ces éléments constituent les caractéristiques de ce qu’ils qualifient d’ « ancien paradigme ». Or, d’après la Convention que le Gouvernement de la RDC a signée avec FFI, filiale de FMG, il n’en est rien. Parce que cette convention identifie les sites hydroélectriques les plus puissants qui sont dans la province du Kongo Central : - De Inga 3 jusqu’à Inga 8, soit un potentiel de 45 GW ; - Mpioka avec 35 GW ; et - Matadi avec 15 GW.

Au total, plus de 90 GW que FFI compte utiliser dans ses propres industries vertes qu’il va installer sur le site de Banana. La question : Quelle sera la part des populations congolaises dans ces 95 GW ? Rien, n’est réservé aux populations de la RDC. En plus, les moyens financiers dont dispose FFI ne lui permettront pas de construire toutes les phases en une fois. Il doit aller emprunter comme l’ont voulu faire ses prédécesseurs. Avec comme conséquence le surendettement de la RDC. Donc, le coût n’est pas aussi raisonnable que l’on pensait.

Au contraire, ce que l’on veut qualifier de « nouveau paradigme » ressemble plutôt, selon la CORAP,  à un véritable accaparement des ressources hydroélectriques de la RDC par FFI en complicité avec certains conseillers du Président de la République. Sinon, comment qualifier le fait pour une société étrangère de prendre pour son compte +/- 95 GW, soit plus de 86% en échange des miettes, sur les 110 GW dont dispose la RDC ?

Pour la CORAP, ce « nouveau paradigme » est pire que ceux qui l’ont précédé. La Société Civile conseille au Président de la République de concentrer son action dans le développement des solutions décentralisées, durables, abordables et fiables pour l’accès pour tous les congolais à l’électricité avant de songer aux grands projets comme « Grand Inga », qui risquent d’hypothéquer les ressources énergétiques du pays et d’accentuer la pauvreté énergétique.

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