Dans le cadre des 11 mesures arrêtées par le gouvernement pour réduire la facture des importations, il est prévu notamment de mettre en place une politique d’import substitution de 16 produits pour lesquels les opérateurs économiques ont dépensé 793.147.626,00 USD en 2019.
L’import substitution vise à remplacer les produits précédemment importés par la production et l’approvisionnement nationaux. Pour ce faire, le gouvernement offre des incitations fiscales à l’investissement pour attirer des capitaux étrangers.
Dans le lot des produits visés, des véhicules, des motos, des réfrigérateurs, des bus, des remorques, des pièces pour des véhicules à deux roues, des ordinateurs ou encore des tracteurs. Ces produits peuvent être fabriqués ou montés en RDC comme ça été le cas il y a quelques années.
Cette politique de substitution des importations concerne divers secteurs dont la construction automobile, l’alimentaire, l’électronique et l’électroménagers qui ont été identifiés par le ministère du Commerce extérieur.
Pour cela, il y a des préalables que le gouvernement devrait remplir avant de mettre en œuvre cette politique d’import substitution. Il s’agira de :
- Prioriser les industries qui utilisent davantage les intrants locaux ;
- Encourager dans un premier temps les industries de consommation qui ne nécessitent pas d’investissements majeurs ni de compétences avancées, telles que le textile, la fabrication légère et les industries alimentaires ;
- Disposer des fonds publics pour soutenir cette stratégie ;
- Donner la priorité à la composante nationale dans l’investissement public ;
La prise en compte de ces préalables permet d’éviter les failles découlant de la politique d’import substitution. En effet, l’on reproche à la politique de la substitution aux importations un certain nombre des failles, notamment :
- Une trop grande protection des entreprises locales qui finissent par perdre leur compétitivité par manque d’innovation et une mauvaise allocation des ressources,
- Un protectionnisme à outrance qui est source de création de rente dans le chef des entreprises séniles et protégées ;
- L’omission des avantages comparatifs suivant lesquels chaque pays devrait se spécialiser dans la production des biens dont il dispose des avantages évidents ;
- Le choix des industries de substitution fortement tributaires des importations d’intrants, de pièces détachées et d’équipements.
Pour le ministère du Commerce extérieur, tous les produits ciblés constituent des biens d’équipements nécessitant des investissements qui ne peuvent pas être mobilisés à court terme. Aussi, le gouvernement est-il appelé à privilégier le partenariat avec le secteur privé en concédant les incitants fiscaux.
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