Jacques Tshimbalanga (photo), coordonnateur national de la Coalition Nationale de l’Education pour Tous (CONEPT), a épinglé dans son exposé la problématique de nouvelles unités du secteur de l'enseignement congolais, ce vendredi 11 septembre, au cours de la dernière séance de l'atelier de renforcement des capacités des acteurs de la société civile devant prendre part à la campagne de plaidoyer en faveur de la Cour des Comptes, organisé par la campagne le "Congo n'est pas à vendre".
A en croire, le coordonnateur de CONEPT, le problème du secteur de l'éducation, notamment le non-paiement des enseignants nouvelles unités (NU) n'est pas lié au manque d'argent mais aux mauvaises dépenses et affectations qui se font dans ce secteur. Il fustige que ces dépenses sont faites pour autres choses que l'investissement réel dans l'éducation et dans la formation de l'enseignant.
"Le besoin était de payer l'enseignant qui est dans la salle de classe avec plusieurs élèves, cela dans l'attente que l'Etat trouve des moyens nécessaires pour créer des infrastructures pour recevoir tous ces enfants. Mais il y a eu la création des sous-divisions contenant plusieurs branches. Ces sous-divisions ont affaibli la force de l'État dans le cadre de la prise en charge des enseignants nouvelles unités. Le problème du secteur de l'éducation n'est pas lié au manque d'argent mais aux mauvaises dépenses et affectations que l'ont fait de cet argent. Ces dépenses sont faites pour autres choses que l'investissement réel dans l'éducation et dans la formation de l'enseignant et de ceux qui font réellement le travail dans ce secteur. Si donc, on peut faire la lumière sur cette question, ça va faire gagner beaucoup d'argent à l'Etat pour la prise en charge des enseignants NU", a-t-il fait savoir.
Pour cet expert du secteur éducatif congolais, il faut qu'il y ait suppression de certaines directions "inutiles et inopportunes" qui surchargent l'Etat.
"Le développement ou la création des bureaux gestionnaires inutiles et de manière inopportune qui a favorisé l'engagement des gens au-delà du cadre organique, est une pratique qui a rendu difficile la paie des enseignants nouvelles unités et autres. Ce qui fait qu'un bureau gestionnaire qui devait avoir 80 personnes, on y plus de 500 personnes. Et la plupart de ces gens ne font rien, ils ne viennent même pas au travail. Mais qui à la fin du mois sont payés. Il y en a, ceux qui ne répondent pas au profil mais qu'on a engagé sur la base des appartenances politiques qui n'ont rien avoir avec l'éducation", a-t-il dit.
Pour rappel, le rapport du ministre Willy Bakonga, présenté lors du Conseil des ministres du vendredi 8 mai, sur l’identification des enseignants dits nouvelles unités « NU » en vue de la régularisation de la paie de leur salaire dans le cadre de la gratuité de l’enseignement ne reconnaît que 144.944 enseignants « NU » comme éligibles à l’intégration pour 10.906 établissements dans les listings du Service de contrôle et de paie des enseignants (SECOPE).
Par contre 249.748 enseignants « NU » ne remplissent pas jusque-là les critères soit parce qu’ils travaillent dans des établissements fonctionnant avec de faux arrêtés, soit dans des écoles locataires ; soit dans des écoles avec un nombre limité de locaux, soit encore parce que des dossiers doivent être complétés », indiquait le compte rendu du Conseil des ministres ayant traité ce dossier.
Pour rappel, 15 structures de la société civile ont pris part à ces assises dans l'optique de réfléchir sur comment dresser le plaidoyer visant la restauration de l'institution supérieure de contrôle des finances publiques, la Cour des Comptes.
Jordan MAYENIKINI