"L'Etat a l'obligation de soutenir les secteurs impactés par la covid-19 en créant un Fonds de relance des entreprises" , ( Platini Mwandwe, président FEC/Lualaba)

Platini Mwangwe
PAR Deskeco - 31 juil 2020 09:00, Dans Actualités

Dans cet entretien, le président de la Fédération des entreprises du Congo, section Lualaba, Platini Mwandwe Kipelo, fait le point des effets de la pandémie de Coronavirus sur les opérateurs économiques de sa juridiction pendant la période de l'état d'urgence. De son avis, vu les effets néfastes de cette crise sanitaire, le gouvernement central devrait créer un Fonds de relance des entreprises sévèrement touchées par les effets de la covid-19. Entretien.

Propos recueillis par Amédée Mwarabu

DESKECO : Le président de la République a levé l’état d’urgence depuis le 21 juillet après presque quatre mois des restrictions. Comment au niveau de la FEC/LUALABA vous avez accueilli la levée de l’état d’urgence ?

Platini Mwandwe : C'est avec beaucoup plus de satisfaction et d'espoir que nous avons accueilli la levée de l'état d'urgence par le Chef de l'Etat.

Comment la FEC/LUALABA évalue cette période d’état d’urgence qui a duré trois mois et trois semaines. Quels sont les effets de l’état d’urgence sur les affaires dans le Lualaba ? Quels sont les secteurs économiques qui étaient les plus affectés ?

Cette période a été une descente aux enfers pour l'économie en général, non seulement pour l'économie nationale, mais aussi au niveau international. Dans le Lualaba, les effets de l'état d'urgence ont bouleversé le travail, d'une part, dans le secteur des Mines qui a dû réorganiser le système de travail par le confinement d'une partie des employés et la prise en compte des mesures barrières afin de maintenir la production. Cette situation a engendré des surcoûts très importants non budgétisés qui impacteront le résultat de cet exercice comptable dans toutes les entreprises. Et d'autres part, les autres secteurs ont été impactés par les effets induits de ce secteur porteur.

Sous l'état d'urgence, les secteurs les plus touchés, ont été le restaurant, les bars, les hôtels, le transport, le commerce, les agences en douane (diminution des importations), le génie civil et la construction (le gel de grands projets de construction), la fourniture de la main d'oeuvre (besoin de la main d'oeuvre essentielle), les salles de fêtes et de spectacles, les sociétés brassicoles etc..

Que doit faire l’Etat Congolais pour aider les opérateurs économiques à relancer leurs activités après cette levée de l’état d’urgence ? La FEC/LUALABA a-t-elle des revendications à formuler au pouvoir public après cette levée de l’état d’urgence ?

L'Etat a l'obligation de soutenir les secteurs fortement impactés en mettant un fonds de relance de ces entreprises et aussi en exemptant ou diminuant la hauteur de certains impôts, taxes et redevances etc. Pour la FEC/LUALABA, elle demande au Gouvernement de soutenir less entreprises créatrices des richesses, de l'emploi et pourvoyeuses des moyens à l'Etat. Nous avons apprécié le sens d'écoute de notre Gouverneur MUYEJ qui a promis de soutenir avec son Gouvernement, le secteur HORECA (donc Hôtel, Restaurant et Café). Cela n'est pas suffisant. Nous suggérons la diminution de taux très élevé de la taxe de stationnement que demande la Ville de Kolwezi dans le secteur de transport et bien d'autres revendications contenues dans le mémo  de la FEC.

On tend à considérer la covid-19 comme une maladie endémique qu’il faudra vivre avec. Comment au niveau de la FEC/LUALABA vous allez intégrer cette donne tant au niveau de la prévention que d’adaptation au niveau de chaque entreprise pour continuer à faire les affaires sans exposer les travailleurs et les clients ?

 La FEC LUALABA, en collaboration avec le Gouvernement Provincial et l'intersyndicale, a déjà élaboré un protocole de déconfinement dans les entreprises qui prévoit toutes les dispositions à prendre par les entreprises afin de fonctionner avec cette nouvelle donne qui est la Covid-19.

Vous êtes économistes, comment la RDC peut-elle capitaliser cette crise sanitaire en misant sur ses atouts que sont ses immenses potentialités ?  Quel modèle économique pour la RDC en cette période de covid-19 ?

Nous ne pouvons que demander à l'Etat de mettre en place une politique d'introversion de notre économie en soutenant les entreprises du secteur agricole et de l'industrie par la réhabilitation des routes interprovinciales, la politique d'électrification de l'intérieur du pays, l'accompagnement financier des entreprises des secteurs précités. C'est de cette façon que l'État Congolais pourrait tirer profit de cette situation.

De plus en plus des opérateurs économiques appellent à la révision du Code des investissements de 2002 afin d’attirer davantage des investisseurs en RDC. Quel est votre point de vue ?

C'est dans cet ordre d'idées que cette révision du code des investissements pourrait donner le résultat escompté dans la mesure où il a été lourd dans ses dispositions. Il n'a pas amené grand chose en terme d'investissements direct et indirect. Il a plus accordé des exonérations utilisées à d'autres fins.

En août 2020, le gouverneur Richard Muyej va inaugurer le Centre de négoce de Musompo qui va regrouper tous les commerçants des minerais issus de l’exploitation artisanale. Comment la FEC/LUALABA voit cette initiative ?

C'est une bonne initiative que nous avons salué dès le départ. Il aura un effet multiplicateur sur l'économie de la Province et les retombées de l'exploitation artisanale pourraient être palpable.

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