Le gouvernement prépare un Collectif budgétaire qui sera déposé incessamment au Parlement pour corriger son budget 2020 qui a été surestimé même indépendant de la crise de covid-19. Pour atteindre les assignations des recettes qui découleront de ce Collectif budgétaire, le Premier ministre a promis, devant les sénateurs, de le faire accompagner des réformes rigoureuses susceptibles d’assurer la maximisation des recettes au cours du deuxième semestre de cette année.
Le Budget 2020 est tombé quasi désuet car le gouvernement est loin d’atteindre les 11 milliards USD qu’il s’est assignés lors du vote de cette loi des finances en décembre 2019. Le premier ministre, Sylvestre Ilunga, s’exprimant devant les sénateurs dans le cadre d’une question orale le mardi 26 mai, a reconnu que les recettes du budget 2020 ont été surestimées. Ce, mis à part les effets négatifs de la pandémie du coronavirus sur l’économie Congolaise.
Dès lors, pour corriger cette surestimation des recettes et tenir désormais compte des effets de la crise sanitaire qui frappe directement la RDC depuis le 10 mars, l’Exécutif national est en train de préparer un Collectif budgétaire à présenter au Parlement. On le sait déjà, cette loi financière rectificative va réduire le budget 2020 de 35,4%, selon la communication du ministre du Budget lors du dernier Conseil des ministres du 22 mai.
« Il est vrai que la baisse des recettes à partir du mois de mars s’explique essentiellement par des mesures d’atténuation des effets négatifs de la COVID-19 pour le soutien de l’offre et le bien-être des ménages par le biais de l’exonération de tous impôts, droits, taxes et redevances sur l’importation et la vente des intrants et produits pharmaceutiques, ainsi que la suspension durant une période de trois mois de la perception de la TVA sur la vente de produits de consommation de masse. La baisse du taux de mobilisation des recettes des deux premiers mois de 2020 résulte de la baisse dans l’effort de mobilisation et de la surestimation des prévisions budgétaires. Les prévisions du Collectif budgétaire que vous allez bientôt examiner seront plus rigoureuses et seront accompagnées des réformes et mesures concrètes en vue de la maximisation des recettes pour le reste de l’année », a promis le chef du gouvernement devant le Sénat.
Certains analystes économiques parient que le gouvernement ne pourrait pas parvenir de mobiliser 7 milliards USD comme il le prévoit avec son collectif budgétaire. Rappelons que pour les quatre premiers mois de l’année, l’Exécutif national n’a pu dépenser qu’à peine 1 941 498 243 642 FC (1,049 millirad USD) contre les prévisions linéaires de 5 741 749 349 096 FC (3,103 milliard USD), soit un taux d’exécution de 33,8%.
Pour autant, la mise en œuvre des réformes rigoureuses, telle que préconisée par le Premier ministre, reste une nécessité pour assurer la stabilité du cadre macroéconomique de la RDC. Car, durant les quatre premiers de l’année, les indicateurs du cadre macroéconomique étaient au rouge : le taux de croissance a été ramené à -1,9% en 2020, un déficit de 620,3 milliards FC en cumul annuel, la monnaie nationale a perdu 3,04% et 6,76% de sa valeur respectivement à l’interbancaire et au parallèle par rapport à fin décembre 2019, l’inflation est ressortie à 6,415% en glissement annuel, les réserves de changes réduites à trois semaines d’importation sur ressources propres.
Amédée Mwarabu