La Banque centrale du Congo rassure que la volatilité du franc congolais observée en novembre n'a pas affecté la stabilité du cadre macroéconomique et que la situation est sous contrôle.
Le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, a donné ces assurances, le vendredi 6 décembre, lors de la traditionnelle conférence de presse tenue après la 10ème réunion ordinaire du Comité de politique monétaire (CPM).
"Les facteurs de risque n'affectent pas le cadre macroéconomique. Il faut relativiser l'analyse en relevant que le mois de novembre s'est tout de même terminé avec un excédent confortable de plus de 120 milliards de francs congolais. Cette situation conduit à réduire le déficit public à rythme annuel et a permis même d'atténuer la volatilité du franc congolais", a déclaré le patron de l' Institut d'émission, répondant à la question sur la dépréciation de la monnaie nationale qui pourrait impacter négativement les prix des biens de consommation à cette période de fêtes de fin d'année.
A la fin du mois de novembre 2019, le cours indicatif s'est situé à 1663,89 CDF le dollar américain et cours parallèle à 1717,50 CDF, soit des dépréciations respectives mensuelles de 0,57% et 1,80%, selon la BCC.
Pour la Banque centrale, "la volatilité qu'on a enregistrée au mois de novembre est expliquée par 'e fait que les dépenses publiques sont enregistrées en début du mois et en continue contrairement aux recettes qui ne viennent que progressivement et même parfois par journée complémentaire comme ça a été le cas en novembre ".
" Malgré le fait que le ministre des Finances ait établi les prévisions de trésorerie de novembre en dégageant un solde excédentaire, le marché lui par prudence n'a pas suivi cette information du ministre des Finances en fonction des réalisations. Malheureusement, cela a conduit à ce comportement d'anticipation inflationniste", a expliqué le gouverneur de la Banque centrale.
Toutefois, le patron de la BCC a reconnu que les facteurs de risque sont toujours présents bien que la stabilité du cadre macroéconomique reste "préservé".
"C'est vrai que les facteurs de risque sont toujours présents aujourd'hui. La pression exercée sur les prix des biens et le taux de change par ce besoin de festivité de fin d'année. C'est une pression qu'on observe généralement à chaque fin d'année. Mais, nous pensons que l'effort d'ajustement budgétaire que mène le gouvernement, de même que l'effort de la régulation de la liquidité que mène la Banque centrale à travers nos instruments d'intervention, va se poursuivre pour l'atténuation de la volatilité du franc congolais. De toute façon, il n'y a pas péril en la demeure. La stabilité du cadre macroéconomique est préservée. Le taux d'inflation est à 4,4% en rythme annuel contre un objectif de 7%. Nous sommes encore loin d'une inflation à deux chiffres. Quant au taux de change, la monnaie nationale n'a pas perdu 2% à l'officiel. Elle n'a pas perdu 3% au parallèle. La situation est sous contrôle aujourd'hui", a rassuré Déogratias Mutombo.
Pour autant, la Banque centrale du Congo compte demeurer prudente et se préserve de tomber dans l'autosatisfaction.
"Nous ne devons pas verser dans l'autosatisfaction surtout que nous sommes au mois de décembre qui est un mois difficile à gérer. Nous sommes organisés de manière à veiller aux grains. Nous sommes déterminés à poursuivre au niveau du gouvernement cet ajustement budgétaire et au niveau de la Banque centrale une politique prudente pour préserver le pouvoir d'achat de la population. Heureusement, cela nous met en conformité avec les exigences du programme avec le FMI", a-t-il conclu.
En moyenne mensuelle, le taux de change au mois de novembre s'est situé à 1658,77 CDF le dollar américain à l'interbancaire et à 1703,81 CDF au parallèle contre 1654,01 CDF au mois d'octobre 2019, renseigne l'autorité monétaire.
Amédée Mwarabu