A l'analyse de la loi des finances 2020, les organisations de la société civile œuvrant dans la thématique finances ont déposé, lundi 2 décembre leurs rapport intérimaire au bureau de la commission économique et financière, contrôle budgétaire.
Dans ce document de 88 pages, que DESKECO.COM a consulté, les 44 ONG, qui ont participé à cette activité invite le Parlement à rechercher les crédits additionnels afin de couvrir les besoins de la gratuité de l’éducation de base.
« Les besoins réels exprimés par le Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et technique de 3.990,28 milliards de Fc (2, 368 milliards USD), le Gouvernement a alloué 2.784, 57 milliards de Fc (1,652 milliards USD) soit 69,78%. Il ressort ici un gap de 1.205,70 milliards de Fc (715 554 627 USD) à financer pour résorber les besoins de l’EPST, notamment celles liées à la gratuité de l’éducation de base. Étant la priorité du Président de la République, nous invitons le Parlement, en tant qu’autorité budgétaire à améliorer le financement de cette politique du Gouvernement », a indiqué la délégation au président du bureau de l’ECOFIN, l’Honorable Remy Masamba.
Par ailleurs, dans son rapport intérimaire d’analyse du projet de loi de finances 2020, la société civile renseigne que le Gouvernement a prévu une enveloppe de 3.394,2 milliards de FC (2,034 milliards de dollars américains) soit 21,78% de l’ensemble des dépenses du budget général au secteur de l’enseignement. Comparativement au budget de l’enseignement inscrit dans la loi des finances 2019, votée à hauteur de 1.692,4 milliards de FC soit 17,62%, il se dégage un accroissement de 4,16%.
« Par cette allocation, nous notons avec satisfaction l’atteinte par la RDC de la fourchette de 20% recommandée par le partenariat mondial de l’éducation », indique le rapport. Cependant, la délégation de la société civile s’inquiète de la mauvaise répartition de l’enveloppe de 21% réservé au secteur de l’enseignement.
« La part réservée à l’éducation de base en 2020 est évaluée 4,88% sur les 21% de l’ensemble des dépenses de l’éducation. Cet acte est contraire aux engagements de Dakar du 02 février 2018 sur le financement de l’éducation, signés par le Gouvernement congolais. Cette déclaration invite les Etats à affecter 54% des dépenses de l’enseignement à l’éducation de base. Aussi, inférieurs à 2,9 milliards USD recommandés dans le cadre de la mise en œuvre de l’ODD4, qui met un accent particulier sur l'éducation de qualité au niveau pré-primaire, primaire et secondaire », a-t-elle ajouté.
De son côté le bureau de la commission ECOFIN a décidé de prendre en compte les observations soulevées par la société civile et a promis de faire le nécessaire pour améliorer les dépenses de l’enseignement de base.
Cette activité d’analyse budgétaire a été organisée sous la Coordination de l’Observatoire de la Dépense publique (ODEP) et du Réseau Gouvernance Économique et Démocratie (REGED). Elle a connu la participation de 42 Organisations de la société civile, notamment des ONGs, des syndicats, des confessions religieuses. Ce travail a été financé par la Banque Mondiale, à travers le Projet « Profit-Congo », piloté par le Comité d’Orientation de la Réforme des Finances publiques (COREF) en RDC.
VM Goffman