Zongo 2 : un projet inachevé, mal évalué financièrement et techniquement (Experts)

PAR Deskeco - 11 juil 2019 08:53, Dans Actualités

Devant la presse, le mercredi 10 juillet 2019 à l'hôtel Bella Riva à Kinshasa, le Centre d’études et de recherches sur les énergies renouvelables Kitsisa de l’ISTA (CERERK) a rendu publiques les conclusions de son étude menée sur la centrale hydroélectrique de Zongo 2 installée dans la province du Kongo Central. Cette étude avait pour objectif de vérifier d’une part, si cette centrale atteindra ses objectifs de production d’énergie et de gain économique en faveur de la République démocratique du Congo, et de l’autre, si ce projet pourrait servir d’exemple dans la conception et la réalisation des projets similaires dans le pays.

D’où la question de savoir si le projet de la centrale hydroélectrique de Zongo 2 peut constituer un modèle à suivre. Signalons en outre que cette étude a été menée dans le cadre d’un projet dénommé “Mwangaza”, qui vise à analyser le fonctionnement des barrages hydroélectriques à travers la Rd Congo, en vue de proposer des solutions pour une meilleure électrification du pays.

De cette analyse sur la centrale hydroélectrique de Zongo 2, le CEREK ressort cinq principaux résultats contenus dans son communiqué de presse signé par le team leader de l’équipe d’étude, le professeur Bernard Ndaye Nkanka. En premier lieu, c’est un projet Insatisfaisant, comme la plupart de projets qui sont construits dans ce domaine, ne sont pas nécessairement les meilleurs.

Deuxièmement, c’est un projet mal évalué financièrement et techniquement. Le CEREK estime que les coûts du projet ont été “sous-estimés”. Plus encore, ajoute-t-il, les travaux de construction de la centrale de Zongo 2 ont été amorcés sans que toutes les études ne soient correctement achevées, vérifiées et approuvées par l’expertise appropriée. « Les conséquences ont été néfastes : retard remarquable sur la durée des travaux initialement prévus pour 3 ans (du 14/03/2012 au 14/03/2015), avant d’être revu pour 4 ans, et finalement pour 6 ans à cause des problèmes financiers ayant entraîné la suspension des travaux », souligne le CEREK.

En troisième lieu, Zongo 2 est un “projet inachevé”. « Certains travaux pourtant mentionnés dans le contrat EPC ne sont pas encore réalisés jusqu’à ce jour. Ici, il faut citer : le poste d’interconnexion Zongo 1 – Zongo 2, la ligne de transport Zongo 2 », indique-t-il. 

Zongo 2 est un projet mal planifié, selon ces experts. « Quant au montage de ce projet, nous avons révélé un manque de planification et de collaboration entre les partenaires avec toutes les conséquences qui s’en sont découlées », démontre le CEREK en quatrième lieu.

Cependant, il soutient enfin que Zongo 2 est un projet encourageant. En effet, précise le CEREK, sur le plan d’acquisition des nouveaux outils de production de l’énergie électrique et des lignes de transport de l’énergie, Zongo 2 est un exemple à encourager pour le pays qui, malgré son potentiel énergétique en ce domaine, se classe encore parmi les pays les moins servis en électricité, son taux d’électrification se situant autour de 14 %, en dessous de la moyenne africaine qui est de 30 %. « Zongo 2 arrive 30 ans après la dernière centrale construite en Rdc, celle de Mobayi Mbongo inaugurée en 1988 dans la province du Nord – Ubangi ».

Le CEREK qui se veut un centre au cœur de l’Afrique pour la promotion de la technologie verte et du développement durable conseille que « si l’initiative de la construction d’une nouvelle centrale hydroélectrique est à encourager, il faut cependant qu’un tel projet soit mené dans un processus rigoureux de planification et de bonne gouvernance pour en permettre l’optimisation au bénéfice du pays et de sa population ».

Lepetit Baende

 

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