Trois raisons imposent la bonne gouvernance des ressources naturelles (Tribune)

PAR Deskeco - 25 mai 2019 09:52, Dans Actualités

C'est le constat du Rapport Indice de gouvernance des ressources naturelles publié en juin 2017 par l'ong NRGI(Natural Resource Governance Institute). Selon ce rapport, cette disparité s’explique en partie par la qualité de la gouvernance des pays riches en ressources naturelles.

Sur les 81 pays inclus dans l’Indice de gouvernance des ressources naturelles, 47 sont classifiés par le Fonds monétaire international comme riches en ressources naturelles, avec une économie dominée par le pétrole, le gaz ou les minerais. La majorité de ces pays affichent une gouvernance des ressources naturelles insuffisante, médiocre ou défaillante dans les évaluations de l’indice. Ce paradoxe n’est toutefois pas universel. Les pays comme le Botswana, l’Indonésie, la Mongolie et la Norvège sont tous tributaires des ressources naturelles, mais se situent dans les tranches de performance «bon» ou «satisfaisantes».

Voici trois raisons pour lesquelles la gouvernance des ressources naturelles est importante, selon le rapport Indice de gouvernance des ressources naturelles 2017:

1.La mauvaise gestion des ressources naturelles favorise la pauvreté

La richesse en ressources naturelles et la manière dont elle est gérée peuvent avoir des effets fondamentaux sur les vies d’1,8 milliard de pauvres des pays évalués par l’indice. Près de la moitié d’entre eux vivent dans des pays caractérisés par une gouvernance des ressources naturelles insuffisante, médiocre ou défaillante. Pour un grand nombre de ces pays, les dividendes d’une extraction des ressources naturelles bien gérée ouvrent une porte de sortie de la pauvreté. Cependant, en l’absence d’institutions et de politiques solides, et sans réduction de la corruption, les pays risquent plutôt de succomber à la «malédiction des ressources naturelles» : les pauvres restent pauvres et les élites continuent de s’enrichir.

Les résultats de la conjugaison d’institutions et politiques faibles avec des niveaux élevés de corruption sont manifestes depuis quelque temps. Lors du dernier boom des produits de base, de 2004 à 2014, en dépit de l’extraction de milliers de milliards de dollars de pétrole, de gaz et de minerais, les secteurs non extractifs des économies riches en ressources naturelles n’ont pas progressé plus rapidement qu’avant le boom. Cela importe, car dans la majorité des pays, les secteurs non extractifs sont normalement la source de la création d’emplois, c’est-à-dire un moyen essentiel de réduire la pauvreté.

2.Une gouvernance solide contribue à l’atténuation des méfaits sur l’environnement

La gouvernance des ressources naturelles est importante pour l’environnement et pour les habitants du voisinage des sites d’extraction. Les compagnies pétrolières et minières compétentes, dans les pays où la gouvernance des ressources naturelles est solide, peuvent avoir un impact environnemental relativement moindre (même si l’impact mondial des émissions de carbone de la chaîne de production reste immense). Dans les pays où la gouvernance des ressources naturelles est insuffisante, les entreprises manquent souvent de rigueur dans leurs efforts de protection de l’environnement et des communautés locales. De la pollution des eaux fluviales du Kafue à la déforestation de l’Amazone, de nombreuses atteintes à l’environnement sont, au moins en partie, causées par l’extraction de ressources naturelles par des entreprises mal réglementées.

3.La gouvernance des ressources naturelles sera encore plus importante à l’avenir

Au cours des trois dernières décennies, la richesse extractive mondiale est passée du monde du Nord au monde du Sud ; les réserves prouvées ont augmenté plus rapidement dans les pays extérieurs à l’OCDE que dans les pays de l’OCDE. La proportion de la production de ressources effectuée dans des conditions de gouvernance insuffisante, médiocre ou défaillante risque de croître à l’avenir.

En même temps, les producteurs de combustibles fossiles, en particulier, sont confrontés à une incertitude grandissante. Pour lutter contre le changement climatique, l’humanité doit s’éloigner des combustibles fossiles. En effet, si le monde n’effectue pas cette transition suffisamment vite, un grand nombre des pays pauvres subiront les pires effets du changement climatique. La transition mettra à l’épreuve la gouvernance dans les pays producteurs de ces combustibles.

Extrait tiré du Rapport Indice de gouvernance des ressources naturelles, NRGI 2017

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