RDC :L'OSCEP avait prévenu la CENI des risques de corruption aux élections

PAR Deskeco - 06 avr 2019 10:38, Dans Actualités

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) était bel et bien prévue des risques de corruption durant ce processus électoral, révèle le PROFESSEUR Mwendambali, directeur général de L'OCEP (Observatoire de surveillance de la corruption et de l'éthique professionnelle).

« D’une manière banale, la corruption est tout simplement le fait d’acheter la conscience de quelqu’un et exiger qu’il fasse ce qu’il ne pouvait pas faire. C’est-à-dire, qu’il se livre à des pratiques non autorisées par la Loi, par la conscience, par le règlement. Bref, la corruption c’est un abus d’exercice du pouvoir à des fins personnelles », a expliqué le professeur Mwendambali, Directeur général de l’Observatoire de surveillance de la corruption et de l’éthique professionnelle (OSCEP), intervenant sur la question sur les antennes de la chaîne de télévision publique, la RTNC.

De son avis, cette définition concerne les gens qui travaillent, qui sont dotés d’un certain pouvoir. Et pour ceux qui n’en ont pas, « on peut dire que la corruption est un abus d’exercice des positions dominantes afin d’y tirer des avantages personnels », a-t-il ajouté.

Pour illustrer son propos, il explique : « Quand on passe sur n’importe quel rond-point de Kinshasa la capitale, l’on assiste à des scènes d’échanges, communément et différemment appelées « Mbote ya likasu », on vous dit « Solola bien » à l’Aéroport, on vous dit encore « Nzombo le soir », « Madesu ya bana », « Café na ngayi », etc. Ce sont des langages quotidiens qui montrent que nous baignons dans un univers fait vraiment de corruption. Et le résultat de tout cela, vous savez ce qui s’est passé sur le plan politique entre les députés provinciaux lors de l’élection des sénateurs. Voilà autant de gestes et gesticulations qui montrent réellement que nous vivons d’une manière intense les pratiques de corruption dans notre pays ».

Cependant, il soutient que la Rdc n’est pas l’unique pays à être envahie, sollicitée par la corruption. Ainsi, appelle-t-il à l’implication de la volonté politique de la haute hiérarchie pour lutter contre la corruption en Rdc.

« Heureusement, le Président en exercice au niveau de la Rdc en a démontré les capacités. Il est venu avec une obsession, avec une hargne de lutter sérieusement contre la corruption. C’est la manifestation de la volonté politique. Mais que cela ne s’arrête pas là… Ce que je demande ici, étant donné que nous avons un Président qui croit farouchement à la lutte contre cette pandémie (la corruption), il faut absolument que l’ensemble de la classe dirigeante puisse lui accorder l’appui, il faut également que la population puisse adhérer à la vision du Chef de l’Etat, de ce qu’on appelle la moralisation de la chose publique », a-t-il conseillé.

Pour le professeur Mwendambali, il faut qu’il y ait des organes qui puissent accompagner et s’occuper de la sensibilisation et de l’éducation de la classe ouvrière, des agents publics de l’Etat, des usagers des services. « Là, vous avez un service qui a été créé pour ça, c’est l’Observatoire de surveillance de la corruption et de l’éthique professionnelle, OSCEP en sigle, qui s’occupe de la sensibilisation de 17 catégories socioprofessionnelles d’agents publics de l’Etat, y compris le Président de la République, les membres du Parlement, les membres du Gouvernement, les officiers supérieurs, les hauts magistrats, jusqu’au petit huissier, c’est-à-dire, jusqu’à l’agent public de l’Etat, toute personne qui exerce une activité pour le compte de l’Etat et qui est rémunéré par le trésor public », a-t-il dit.

Parlant du « ventre affamé n’a point d’oreilles », ce scientifique est d’avis que si les gens ne sont pas bien payés, ils seront tentés de se livrer aux pratiques de corruption. Cependant, il démontre que malheureusement cette assertion a également sa contradiction. Puisque, les Pdg, les membres du Gouvernement, les ministres, les parlementaires, etc., sont à la limite bien payés. Mais pour autant, ils ne renoncent pas à la corruption.

« Ici nous répondons à une théorie de l’exponentialité. Plus le besoin augmente, plus également les tendances à en avoir plus se multiplie. Il est vrai que pour enlever l’alibi dans la bouche des gens qui se livrent à ces types de pratiques, il faut améliorer les conditions salariales. Il faut commencer par là. Mais pour améliorer les conditions salariales, il faut produire », a déclaré le Dg de l’OSCEP qui estime en même temps qu’il y a des gens qui ont des prédispositions, et ils ont un état d’esprit lié à la corruption.

Corruption électorale : la CENI était prévenue
Au cours de cette émission, le professeur Mwendambali a fait remarquer qu’avant les déclarations condamnant des pratiques de corruption lors des dernières élections sénatoriales, l’OSCEP s’était déjà exprimé. « L’OSCEP a pris le temps de s’exprimer bien avant que les autres ne réalisent les conséquences de la corruption », a-t-il soutenu.

Il explique que c’était au mois de juillet à Nouakchott en Mauritanie lors d’un Sommet des Chefs d’Etat africains axé sur la lutte contre la corruption, où il a rencontré le Président de la CENI, M. Corneille Nangaa.

« Je l’ai abordé pour lui dire que toute campagne s’accompagne avec des risques énormes de corruption. Et pourquoi n’avez-vous pas pensé à associer des observateurs de la surveillance de la corruption et de l’éthique professionnelle ? Et la réponse du président de la CENI était sans ambages. Il m’a dit tout simplement que la CENI ne peut pas engager 4 millions de personnes. Donc, il a fait son choix. Il a priorisé les personnes qui pouvaient l’accompagner. Mais, nous avons pressenti le risque de la corruption. Et voilà ce qui est arrivé aujourd’hui », a-t-il raconté.

Le professeur Mwendambali, Directeur général de l’OSCEP a ainsi salué la détermination du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, de combattre la corruption avec toutes les méthodes démocratiques et possibles.

Lepetit Baende

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