Dans une interview exclusive accordée à DESKECO.COM, lexpert-minier congolais Léonide Mupepele a confié quen 2018, pour lensemble de la production minière en République démocratique du Congo, on était à 15 milliards de dollars américains. En 2017 cétait autour de 12 milliards, et en 2016 autour de 10 11 milliards Usd.
« Les quantités nont pas tellement bougé. Peut-être du côté cobalt où on est à tout moment en train de monter. Parce que le cobalt pour lannée 2018 je pense quon est allé jusquà 120.000 tonnes. Je nai pas encore vu les dernières statistiques parce quon a fait seulement les statistiques du premier semestre, mais pour le deuxième semestre on na pas encore fait, en ce que je sache. Mais quand on voit comment les statistiques avaient évolué au premier semestre, il suffit quon multiplie ça par deux, on va sapercevoir quavec le cobalt on était autour de 120.000 tonnes, ce qui est une surproduction », a-t-il dit.
Au cours de lannée 2017, la production du cobalt en Rdc était autour de 80.000 tonnes. Et en 2016, cette production du cobalt était même autour de 60.000 tonnes. « Donc, là on a fait un bond terrible », a-t-il déclaré.
Lexpert Mupepele explique ensuite quen dehors du cobalt qui est en train de monter, la production de tout le reste des minerais congolais semble être en baisse. « Avec le cuivre par exemple on est autour d1 million de tonnes par an, peut-être quon est monté en 2018 à 1.100.000 1.200.000 tonnes ».
La production minière a rapporté au pays 15 milliards de dollars américains en 2018 grâce aux prix de différents minerais qui ont été meilleurs lannée passée. Puisque, a-t-il martelé, le prix du cobalt est allé jusquà 95.000 dollars américains la tonne. Mais actuellement, a confirmé cet expert minier congolais, le prix du cobalt a sensiblement baissé. « Maintenant on est descendu à 30.000 dollars américains la tonne. Et le cuivre est monté jusquà 8.000 dollars américains la tonne, voire plus », a-t-il affirmé.
Il confirme quant à lui quen termes de tonnage, le pays doit certainement améliorer. « Parce quen 2018, Katanga Mining navait pas tourné en plein. Il avait même suspendu sa production en 2016 pour refaire et retaper leurs équipements, reconstruire lusine. Il est amené en production en 2018. Mais en 2019, Katanga Mining est en pleine production. Il est parmi les plus gros producteurs de cobalt », a-t-il fait savoir.
Toutefois, lexpert minier Léonide Mupepele nest pas optimiste quen 2019, le pays connaîtra une production minière qui pourra aller à plus de 15 milliards de dollars américains. Il entrevoit même une baisse de production en 2019. Dautant plus quil y a un problème de prix, a-t-il souligné. « Il faut tenir compte de ça aussi. On ne sera pas obligatoirement au-delà de 15 milliards. Bien au contraire. On risque dêtre en dessous de 15 milliards ».
Les indemnités des populations locales sont respectées
Lexpert Léonide Mupepele, dans un second volet de cette interview, soutient que tous les grands miniers uvrant en Rd Congo ont toujours respecté les dispositions du Code minier relatives aux indemnisations des populations locales sur les sites miniers. Il indique de ce fait que la loi minière prévoit que, pour des aspects environnementaux, les sociétés minières discutent avec les populations locales.
Les deux parties doivent échanger pour voir comment peut se passer le processus dindemnisation par rapport au fait que, lexploitation minière va devoir sintéresser aux habitations, cimetières et autres endroits où les populations locales sont des ayant-droits. Cela existe dans le Code minier, et il y a ce quon appelle lEIES (Etudes dimpact environnemental et social), martèle lexpert.
« Cest tellement important quaujourdhui, il y a ce quon appelle le principe de l'Équateur, cest-à-dire quaucune banque à travers le monde, ne peut donner de largent à un projet minier ou autre, si les aspects environnementaux et sociaux nont pas été incorporés dans le projet. Je prends lexemple de Kibali Gold Mining qui a transplanté un village en construisant un autre plus moderne. La société Kibali a construit ce village en matériaux durables, et transporté des églises et des mosquées, et même des cimetières suivant les rites de ces populations. Tout cela se fait en bonne et due forme. Ça na jamais été un problème », a-t-il expliqué.
Lexpert Mupepele est davis quil peut aussi arriver que la population locale soit préjudiciée dans ce processus dindemnisation, au cas où une autorité quelconque, par abus du pouvoir, qui a des intérêts dans une société minière, puisse influencer le cours normal de ce processus. Cependant, il estime quant à lui que, ces cas où la population locale, au lieu de bénéficier normalement de lindemnité qui lui est due, puisse être préjudiciée, ne peuvent se faire que pour des petites exploitations. Et on nen parle pas beaucoup.
« Mais les sociétés minières comme Banro, Kibali Gold Mining, Tenke Fungurume ne peuvent pas oser faire ça. Parce que généralement elles font de lexploitation à grande échelle. A leur niveau, si la population est lésée ça se saurait à travers le monde. Et aucun financier ne voudra leur donner de largent », a-t-il renchérit.
Lepetit Baende
RDC : Les opérateurs miniers réalisent un chiffre d'affaires de 15 milliards Usd en 2018
PAR Deskeco - 12 avr 2019 09:17, Dans Actualités