La République démocratique du Congo doit trouver jusquà 24 milliards USD pour financer lambitieux projet du barrage Inga 3 pour la fourniture de lélectricité. Un contrat pour le développement exclusif dInga 3 a été signé au quatrième trimestre 2018 par le gouvernement congolais avec deux entreprises chinoise et espagnole. Il faudra maintenant trouver le financement pour la matérialisation de ce projet.
Le projet Inga III est tout simplement de la pure folie notamment pour les organisations de la société civile. Celles-ci ne sexpliquent pas comment la République démocratique du Congo, qui a un budget dà peine 6 milliards Usd, va sengager dans un projet dont le coût total va au-delà de 24 milliards USD.
Dores et déjà, lon redoute que la RDC ne retombe dans les fameux « éléphants blancs » de triste mémoire sous le règne de Mobutu dont la population a continué à rembourser la dette plusieurs années plus tard.
Pour autant, le gouvernement congolais, représenté par lADPI (Agence de développement du projet Inga), a signé en octobre 2018 un accord pour le développement exclusif du projet Inga 3 avec les consortiums espagnol et Chinois (ProInga et China Inga III).
Selon la Société civile, la signature de cet accord laisse la part belle aux entreprises privées. « Ce choix laisse linitiative des études de faisabilité et dimpact environnemental et social, de la recherche de financement, du choix des matériaux et équipements, des travaux de construction, dentretien et de la gestion des ouvrages, aux entreprises privées. Ce qui soulève beaucoup dinquiétudes quant à la capacité de la Rdc à en assurer le contrôle et le suivi avec le risque de faire peser le poids de la dette résultant du projet aux générations présentes et futures », ont déclaré les organisations de la Société civile après la signature de cet accord.
Pour la Société civile, lEtat congolais doit renoncer à ce projet et privilégier en lieu et place le développement des micros projets hydroélectriques, moins coûteux et à faibles impacts pour résorber le déficit énergétique en RDC.
A propos du projet Inga 3
Le gouvernement congolais est à pied duvre pour réaliser cette troisième centrale hydroélectrique au complexe énergétique dInga dans la province du Kongo-central. Et dans ce seul complexe dInga sont concentrés au-moins 40 % du potentiel énergétique de la RDC, estimé à 100.000 mégawatts (ou 100 gigawatts), cest-à-dire, 40.000 Mw ou 40 gigawatts.
Deux grandes centrales hydrauliques existent déjà dans ce site : les barrages dInga 1 (dune capacité de 351 Mw avec six turbines dont deux seulement fonctionnent) et dInga 2 (dune capacité de 1424 Mw avec 8 turbines dont 5 en fonction), construits pendant la deuxième République.
Le projet Inga 3 a une puissance installée de plus de 10.000 mégawatts. Cependant, le grand bénéficiaire de ce barrage ne sera pas le peuple congolais. Car, la République sud-africaine (RSA) a exprimé la volonté daugmenter son engagement du traité dInga de 2500 Mw à 5000 Mw.
Et il y a aussi la demande régionale supplémentaire, en négociation avec le Nigéria, lAngola, etc.
Pourtant, la RDC, quant à elle, naura à utiliser que 2500 à 3000 Mw dans le cadre de ce projet Inga 3 dont une bonne partie de cette énergie bénéficiera plutôt aux entreprises minières.
Le financement du projet se fera sous le mode partenariat public-privé (PPP : BOT - Build-Operate-Transfer (construction-exploitation-transfert). Ce qui désigne un contrat par lequel lautorité contractante confie à un opérateur la construction, le financement, lexploitation et lentretien dinfrastructures et perçoit en contrepartie, sa rémunération sur les tarifs payés par les usagers afin de recouvrer ses coûts. Lactif est transféré à lautorité contractante dès lexpiration du contrat.
Ainsi, linvestissement matériel du projet sestime à 10,5 milliards USD. Les dépenses en immobilisation sont de lordre de 13,9 milliards USD. Le prix dachat de lélectricité est fixé à 2,52 Usd/Kwh.
Lepetit Baende