Saluant le vu du Chef de lEtat datteindre un taux de 50 % daccès des Congolais à lénergie dans une décennie, les organisations de la Société civile se sont déclarées tout de même défavorables à la mise en uvre du projet Inga 3. Elles décrient le manque de transparence dans la gestion de ce projet ainsi que son coût élevé, prônant ainsi lactualisation de la politique énergétique nationale en Rdc.
Ces organisations ont fait leur déclaration au sortir dun atelier régional tenu du 18 au 19 mars à Kinshasa. Elles ont élaboré une feuille de route pour la mise en place dune plateforme régionale des organisations de la Société civile dans le secteur de l'énergie.
A cet effet, réclamant lamélioration de la loi sur lélectricité, elles encouragent le Chef de lEtat à «promouvoir les différentes sources dénergies renouvelables disponibles dans le pays » pour y arriver, mais aussi à « capitaliser et consolider le partenariat entre la Société civile et le Gouvernement dans la mise en uvre de son programme énergétique».
Cependant, les organisations de la Société civile sont contre la mise en uvre du projet Inga 3, suite à son coût élevé qui risque doccasionner le surendettement du pays. Pour elles, ce projet est «profitable plutôt aux pays étrangers quaux nationaux» et il ne va pas résoudre la problématique du déficit énergétique en Rdc.
La Société civile décrie le manque de transparence dans la gestion du projet et le non-respect du principe du consentement libre informé au préalable des communautés locales, et la non-clarification des questions fiscales du projet.
Ainsi, propose-t-elle au Gouvernement «lactualisation de la politique énergétique nationale en Rdc et lélaboration dune loi spécifique sur les énergies renouvelables. Mais aussi, de prendre en compte les potentialités et spécificités de chaque province dans le développement des projets alternatifs ; et de mettre un accent particulier dans les projets délectrification des milieux ruraux et périurbains.
La Société civile plaide également pour lallocation des moyens conséquents au Ministère de lEnergie et pour la nomination de manière urgente, des animateurs de lAutorité de régulation de lélectricité (ARE) et de lAgence nationale des services délectrification en milieu rural et périurbain (ANSER).
Cest donc lessentiel de la déclaration faite ce mardi 19 mars 2019 par les représentants des Organisations de la Société civile spécialisées dans le monitoring du secteur énergétique en République démocratique du Congo. Déclaration faite au sortir de deux jours des travaux de latelier de développement organisationnel de la plateforme africaine des organisations de la Société civile sur les énergies, organisés au siège de Caritas Congo à Kinshasa.
A lissue de cet atelier, les participants ont dégagé quelques principes et stratégies du fonctionnement de la Société civile au niveau africain. Ils ont également identifié les problèmes communs du secteur énergétique africain avant délaborer une feuille de route pour la mise en place dune plateforme régionale des organisations de la Société civile dans le secteur de lénergie.
Rappelons que ces assises ont été organisées par le Centre national dappui au développement populaire (CENADEP) et la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes de laction publique (CORAP) dans le cadre de la deuxième phase de leur Projet dappui au plaidoyer pour laccès inclusif à lénergie financé par la fondation OSISA.
Elles poursuivaient différents objectifs:partager la compréhension du nouveau format du Projet Inga 3 et les informations sur les avantages des énergies renouvelables ; Évaluer le parcours déjà réalisé dans le processus de la mise en uvre de la plateforme africaine des organisations de la Société civile sur laccès des populations aux énergies ; Identifier les problèmes communs du secteur énergétique africain, mais aussi les acteurs importants des autres sous régions à impliquer dans la plateforme; Adopter les principes et les stratégies du fonctionnement de la plateforme, et une feuille de route pour la suite; Mettre en place un comité de suivi de la feuille de route adoptée.
Lepetit Baende