« Nous venons, à lissue de la réunion du Comité de politique monétaire de ce mardi, de décider de baisser le taux directeur de 14% à 9%. Il vous souviendra quà la même période en avril 2018, nous avions opéré cet assouplissement de 20% à 14%. Quelles en sont les raisons ? Lorsquon considère aujourdhui le taux dinflation en glissement annuel qui est à 4,8% par rapport au taux directeur de 14%, il se dégage une marge de positivité de 9,2%. A lépoque, cétait presque la même marge. En avril 2018, nous étions à un taux dinflation en glissement annuel de 11% et le taux directeur était à 20% il y avait la marge presque de 9%... Cette baisse du taux directeur est un assouplissement qui sopère en fonction de linflation anticipée à fin décembre 2019. Si les choses restent égales, nous serons à 6,66% de taux dinflation. Mais notre objectif dinflation est de 7%. Une autre raison, cest pour soutenir les activités de crédit dans le système financier congolais. Au niveau du marché interbancaire, les banques se prêtent au taux de variant entre 6 et 7%. Cest une façon aussi de nous rapprocher du taux du marché à linterbancaire. Cest aussi un signal que nous donnons en fonction du bon comportement de nos indicateurs macroéconomiques. Le taux de change reste stable. La balance commerciale est excédentaire à fin mars 2019. Pour ce qui est de solde des finances publiques quà la clôture de ce mois davril, la situation sera équilibrée et dégagera un excédent assez confortable qui doit être de plus ou moins 50 milliards CDF. Nous allons renouer avec léquilibre budgétaire», a expliqué Déogratias Mutombo, gouverneur de la Banque centrale, parlant de la décision de baisser le taux directeur.
En ce qui concerne la hausse du taux de croissance économique, la BCC note : sur bases des réalisations de la production à fin décembre 2018, la commission des études statistiques et des comptes nationaux (CESCN) table sur une croissance économique de 5,9% en 2019, soit une progression de 0,1 point et 2,2 points de pourcentage par rapport aux réalisations de 2018 et 2017, respectivement.
Pour la BCC, cette progression tient « principalement du dynamisme de lactivité économique dans le secteur primaire, sous limpulsion notamment des industries extractives ».
Le même taux de croissance économique était fixé à 5,1% à fin février 2019 par la Banque centrale, mais sur base des réalisations de production de fin septembre 2018.
Cependant, lInstitut démission garde inchangés les autres paramètres monétaires. « Les coefficients de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à terme sont maintenus respectivement à 13% et 12% et ceux pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 2% et 0%. La régulation de la liquidité devrait se poursuivre avec le bon BCC », note le communiqué de la Banque centrale.
C'est depuis le 30 avril 2018 que la Banque centrale avait baissé son taux directeur à 14%, venant de 20%.
Amédée Mwarabu