Chaque année, la RDC perd plus d'1,5 million d'hectares de forêt en exploitation clandestine et artisanale. Le gouvernement voudrait capitaliser les 145 millions dhectares de forêt que possède le territoire congolais surtout quà ce jour l'industrie du bois ne contribue qu'à hauteur de 1% au PIB. Le tout en sassurant non seulement de demeurer le deuxième poumon de la planète.
Le Ministère de lEnvironnement et Développement durable, TROPENBOS International, OGF, RRN, Forest Peoples Programme, CODELT, CFLEDD et UNESCO-ERAIFT organisent à Kinshasaune table ronde multi-acteurs du 23 au 25 avril sur lélaboration de la politique forestière, la levée du moratoire sur les nouvelles allocations forestières et la conversion des titres en concessions forestières et la révision du code forestier.
Selon les organisateurs, lobjectif global poursuivi est « dévaluer et susciter un débat public constructif entre toutes les parties prenantes sur la levée du moratoire relatif aux concessions forestières et la révision du code forestier en vue de conforter la vision de la nouvelle politique forestière en marge de la mise en uvre de la lettre dIntention. LOI, signée entre le Gouvernement de la RDC et l'Initiative pour les Forêts de l'Afrique Centrale, CAFI »
La Table-ronde sera marquée par des exposés liminaires sur les questions axées sur la levée ou le maintien du moratoire, la révision du code forestier et de lélaboration de la politique forestière en RDC. Il sen suivra un dialogue entre les parties prenantes (Institutions, société civile, secteur privé, etc.) sur les thématiques spécifiques y relatives. Avant la clôture officielle, les travaux en carrefour formuleront une feuille des routes décrivant les activités à mener sur la levée du moratoire ; la révision du code forestier ; les orientations de la politique forestière ; et, lamélioration de la gouvernance du secteur forestier en RDC. Un communiqué final sanctionnera la fin des travaux.
Au total, cette réunion connaitra la participation de quatre-vingt délégués issus des secteurs publics, des bailleurs des fonds, de la société civile, du secteur privé, scientifique et des communautés locales et peuples autochtones concernés par la gouvernance forestière.
Pour le contexte, le code forestier de la RDC promulgué en 2002 a beaucoup été orienté vers l'exploitation industrielle du bois d'uvre pour lutter contre la pauvreté. Plus de quarante-cinq millions dhectares des forêts étaient alloués sous forme des garanties d'approvisionnement pour une durée de 25 ans renouvelable. Ces concessions étaient essentiellement spéculatives et avaient été allouées sans consultation des communautés locales et peuples autochtones, ni considération dautres usages des forêts et sans rémunération équitable pour le pays.
« En plus, avec lobjectif de porter la surface de conservation de la biodiversité à 17%, la RDC souvre dans le contexte de la REDD+ et de latteinte des Objectifs de développement durable (ODD) aux nouveaux usages non extractifs tels que les services environnementaux et léco-tourisme, etc. Plus de quinze années après, le défi a été de mettre ces innovations en pratique. Malheureusement, les bénéfices économiques attendus du secteur forestier auraient été marginaux à cause de sa faible contribution au PIB et à lamélioration des pratiques de conditions de vies de populations riveraines. Avec le lancement de lInitiative pour les Forêts en de Afrique Centrale (CAFI) en septembre 2015 dont l'objectif principal dans le secteur forestier en RDC est délaborer et mettre en uvre de manière participative et transparente une politique forestière, la lettre dintention (LOI) assure aujourdhui la mise en oeuvre dune gestion durable des ressources forestières par les multiples acteurs du secteur, y compris les communautés locales et peuples autochtones, mettant un accent particulier sur lapplication des lois », expliquent les organisateurs.
Pour rappel, le ministère de l'Environnement avait décidé en février de réattribuer 6 500 kilomètres carrés de forêt équatoriale à deux opérateurs économiques chinois. Cette nouvelle avait fait polémique car le pays est soumis à un moratoire sur les licences d'exploitation forestière. Dans la foulée, le principal bailleur de fonds dans le secteur, l'Initiative pour la forêt d'Afrique centrale, présidée par la France, avait décidé de geler ses financements tant que la RDC ne sera pas revenue sur cette décision.