La reprise de la coopération structurelle avec la communauté internationale et particulièrement avec les institutions de Bretton Woods au début des années 2000 n'a pas produit des résultats escomptés aujourd'hui.
Dès lors, les politiques publiques orientées vers la lutte contre la pauvreté appliquées pendant ces deux décennies sont pointées du doigt. Au point qu'à l'ouverture de la session de septembre 2019, les présidents de deux chambres du Parlement ont unanimement appelé le gouvernement à changer de paradigme pour désormais mettre en place des politiques de création des richesses afin de stimuler la croissance et améliorer rapidement les conditions de vie des Congolais en lieu et place des politiques de réduction de la pauvreté dont les résultats sont mitigés depuis leur implémentation.
A cet effet, DESKECO vient de faire réagir l'économiste pays de la Banque mondiale, institution internationale dont la mission reste "la réduction de la pauvreté dans le monde" .
"Faut-il lutter contre la pauvreté ou créer des richesses ? Je dirai que l'une est incluse dans l'autre. La réduction de la pauvreté c'est l'objectif. Ce qui diverge les deux politiques ce sont les moyens que l'on se donne pour atteindre l'objectif. Certains pensent avec raison qu'avec une politique de création des richesses et de promotion de la croissance ça permettrait aux ménages d'avoir plus de revenus et de régler ipso facto les liens qui les maintenaient dans la pauvreté. Ça fonctionne. Il y a des rapports qui prouvent qu'il y a des pays qui ont réussi à réduire la pauvreté en maintenant un niveau élevé de croissance pendant plusieurs années. Donc, c'est démontré. Cependant, nous estimons qu'une combinaison à la fois des politiques la création des richesses et celles d'inclusion sociale permettrait d'atteindre plus vite l'objectif, la réduction de la pauvreté. Je suis d'accord qu'il faut promouvoir la création de richesses mais en même temps promouvoir aussi les politiques d'inclusion sociale afin de régler les inégalités et permettre l'accès aux besoins de base", a expliqué Moïse Tshimenga Tshibangu, économiste pays de la Banque mondiale.
« Le moment est venu de tout faire pour arrêter de parler du Congo en termes de potentialités. Au lieu de lutter contre la pauvreté, allons vers une ambition, lambition de créer plus de richesses pour plus des Congolais. Tel est lesprit et telles sont les prédispositions qui seront ceux des honorables députés nationaux au moment où le Gouvernement de la République nous fera lhonneur de venir déposer son projet de loi de finances de lexercice 2020 », avait clamé la présidente de lAssemblée nationale, Jennine Mabunda, lors de son allocution à loccasion de la rentrée parlementaire le 16 septembre.
De son côté, son collègue du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba, avait abordé dans le même sens, le même jour, lors de son discours solennel à louverture de la session de septembre.
La lutte du Gouvernement pour lamélioration des conditions de vie de nos concitoyens devra se placer dans la perspective de création des richesses plutôt que de partir du prisme de la pauvreté dont les instruments de définition ne proviennent pas toujours de nos propres statistiques. Pour cela, et comme le programme le voudrait dans son pilier de diversification de léconomie, le soutien aux secteurs productifs simpose par la contribution au financement des secteurs sociaux à savoir la production alimentaire, lenseignement, la recherche scientifique et les soins de santé. Il conviendra de ranger en ordre utile les préalables à sa réalisation que sont la sécurité sur le territoire national, lordre public et lorganisation de ladministration des Entités Territoriales Décentralisées et des Services publics de lEtat.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement qui devra déposer prochainement son Projet de budget 2020. Le souhait de tous est que ce budget soit celui qui puisse réellement permettre lamélioration des conditions de vie des Congolais dont le PIB par habitant est à 480 USD par an.
Amédée Mwarabu