La République Démocratique du Congo regorge plus de 155 millions dhectares de forêts couvrant plus de 60% des superficies de forêts denses du Bassin du Congo. Cependant, le pays ne tire pas encore des revenus importants de ces ressources.
Le secteur forestier reste marginal dans léconomie, représentant moins de 1% du PIB national. La production nationale annuelle de grumes par le secteur formel stagne autour de 300 000 m3 et correspond à seulement 5% de la production totale de la sous-région du Bassin du Congo. Pourtant, la RDC devrait produire jusquà 10 millions m3 par an au regard de limportance de ses forêts.
Cette faible production sexplique par des nombreuses contraintes auxquelles reste confrontée lexploitation industrielle du bois en RDC.
LAssociation Technique Internationale des Bois Tropicaux (ATIBT) a recensé les contraintes suivantes à lexploitation industrielle du bois en RDC:
- Infrastructures inexistantes. En RDC, quand on est exploitant forestier, il faut construire des routes, trouver son énergie électrique, investir dans la desserte en eau potable pour ses travailleurs et les communautés riveraines, construire des écoles et des maisons, etc. ;
- Exportation difficile. Labsence des infrastructures notamment des routes rend la tâche difficile aux exploitants forestiers ;
- Distance au port. Les sites dexploitation de bois sont loin du port dexportation. Ce qui fait que le coût de transport du lieu de production au port dexportation est très élevé. Ce qui fait que des exploitants forestiers du Congo Brazzaville, du Gabon ou du Cameroun, ont un avantage comparatif sur le marché international par rapport à ceux de la RDC ;
- Gouvernance défaillante. Il y a un déficit criant de ladministration forestière dans les sites reculés en province ;
- Fiscalité lourde. Une entreprise forestière en RDC paie jusquà 138 taxes officielles ;
- Image négative de lexploitation forestière en RDC. Les ONG internationale font en permanence une mauvaise campagne de communication contre lexploitation forestière en RDC. Dans la vision de ces ONG, les forêts du Bassin du Congo devraient restées intactes. Dès lors, ces ONG (Greenpeace, Global Witness, etc.) ont concentré leurs actions dans des campagnes contre lexploitation forestière industrielle quelles indexent souvent comme « une exploitation non durable ». Pourtant, les premières causes de la déforestation en RDC sont lagriculture itinérante sur brûlis, la coupe de bois de chauffe, lexploitation forestière artisanale non contrôlée. Lexploitation industrielle désordonnée ne vient quà la 4ème place ;
- Productivité réduite des forêts ;
- La présence des nombreux marécages dans les forêts de la RDC;
- Une concurrence déloyale du secteur informel uvrant principalement dans lillégalité, et donc dégagé des contraintes techniques, fiscales et sociales qui sont imposées au secteur formel. Cette concurrence sexerce à plusieurs niveaux, principalement sur le marché intérieur (plus de 80 % de la consommation intérieure est couverte par le secteur informel), mais aussi à linternational, par lexportation de certaines grumes illégales, aboutissant à une détérioration de limage de lexploitation forestière, qui suscite sur les marchés des doutes sur la légalité de toutes les productions en provenance de la RDC ;
- Le marché local de bois duvre, très dynamique, pourrait être une aubaine pour le secteur forestier formel. Mais, les exploitants artisanaux, très souvent illégaux, opèrent le plus souvent sans respecter aucune mesure de gestion forestière durable et pratiquent des prix défiant toute concurrence. Cest ainsi que pratiquement 73% de la production provenant des concessions forestières sous. aménagement forestier sont exportés.
En 2019, la RDC devrait exporter 174 010 m3 de grumes pour une valeur de 26 256 309 USD, selon les prévisions du ministère de Budget.
Amédée MK