Incorporation du GO-PASS dans le prix du billet d’avion : Le député Claude Lubaya dénonce l'absence de concertation 

PAR Deskeco - 10 juil 2019 20:52, Dans Actualités

Le ministre intérimaire en charge des Transports et Voies de communications, Azarias Ruberwa, a notifié, le 5 juillet 2019, la présidente du Board of Airlines Representatives (BAR) de la décision de la RDC d'incorporer la redevance GO-PASS (Redevance de Développement des Infrastructures Aéroportuaires (IDEF)), dans les prix du billet d’avion dans six MOIS, à dater du 5 juillet 2019. Cette décision est récusée par le député national Claudel Lubaya. 

"L’incorporation du GO-PASS, par simple lettre, dans le prix du billet d’avion est une décision INJUSTE et UNILATÉRALE de la part d’un Ministre démissionnaire, de surcroît à l’intérim aux transports, visiblement insensible à la souffrance des voyageurs et réfractaire à l’aspiration citoyenne à une gouvernance irréprochable. Il s’agit, sans doute, d’un abus de pouvoir extrêmement pénalisant pour la population dans la mesure où une décision aussi grave et aussi lourde de conséquences sur le pouvoir d’achat et les coûts des billets d’avion ne peut être le fait d’un Ministre, fût-il des transports mais plutôt un acte délibéré en conseil des ministres après concertation avec tous les intervenants dans le secteur du transport aérien, y compris les associations de défense des consommateurs. Au demeurant, les explications fournies par le Ministre dans sa lettre précitée pour justifier sa décision ne tiennent pas la route et font de lui, un défenseur zélé du statu quo", écrit le député national Claudel Lubaya dans sa tribune parvenue à DESKECO.COM.

Fustigeant l'opacité dans la gestion des recettes de GO-PASS, l'élu de Kananga estime que cette redevance constitue une entrave à la liberté de circulation des Congolais. 

"Instituée depuis 2009, perçue avec témérité et gérée dans l’opacité, la redevance GO-PASS constitue, dans le contexte actuel, une entrave à la liberté de circulation garantie par les dispositions de l’article 30 de la Constitution. Dix ans après, l’objectif affiché pour justifier son instauration notamment la maintenance et l’amélioration des infrastructures aéroportuaires au profit des voyageurs n’a toujours pas été atteint. La nouvelle aérogare de Ndjili résulte d’un emprunt contracté par l’État congolais auprès de la Banque africaine de développement. Son maintien, sa suppression ou son réajustement éventuel à la hausse comme à la baisse requièrent un audit préalable de son affectation depuis son instauration jusqu’à ce jour, et bien plus, une évaluation sans complaisance de son opportunité, son équité et sa hauteur", soutient-il. 

Dans sa tribune, Claudel Lubaya menace de saisir l'Assemblée nationale pour que ce projet soit rapporté. 

"En l’absence de la réaction attendue du Premier ministre, que j’invite à réprouver la décision susvisée, je me réserve le droit de saisir, en temps opportun, la représentation nationale en vue de l’impliquer dans ma démarche. Le devoir de redevabilité qui incombe aux mandataires publics exige de nous tous un minimum d’éthique, un sens collectif d’évaluation et une culture de résultat", ajoute-t-il.

Amédée MK 

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