Dans une interview accordée à Qatari News Agency, le vice-Premier ministre, ministre de l'Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a considéré que la visite de l’Émir du Qatar, prévue vendredi à Kinshasa, en République démocratique du Congo, donnera une impulsion décisive aux investissements, après la signature en septembre des lettres d'intention avec la société d’investissement qatarienne Al Mansour Holding, portant sur un portefeuille de 21 millions de dollars américains.
« Après la signature, début septembre 2025, d’une série de lettres d’intention avec la société d’investissement qatarienne Al Mansour Holding, portant sur un portefeuille de 21 millions de dollars américains, nous pensons que la visite de l’Émir donnera l’impulsion nécessaire pour permettre la réalisation de ce projet dans les meilleurs délais », a déclaré le vice-Premier ministre, ministre de l'Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, cité par Qatari News Agency.
Selon la source, Daniel Mukoko Samba a, par ailleurs, rappelé que la RDC dispose d’un cadre légal et réglementaire suffisamment attractif pour les investissements étrangers, à savoir : le Code des investissements de 2002 ; la loi sur les partenariats public-privé ; la loi libéralisant le secteur des assurances ; la loi libéralisant le secteur de l’électricité ; la législation permettant les investissements étrangers dans le secteur de l’eau.
Il a également indiqué que le gouvernement travaille actuellement à l’amélioration de la loi sur l’agriculture afin d’encourager davantage d’investissements étrangers, et qu’une révision du Code des investissements est également envisagée.
Selon lui, le principal obstacle n’est pas juridique :
« Le problème vient davantage du narratif selon lequel il serait difficile de faire des affaires en RDC, alors que les faits démontrent le contraire ».
Le vice-Premier ministre a rappelé qu’au cours des vingt dernières années, le secteur minier a attiré en moyenne 2 milliards USD d’investissements directs étrangers par an. Grâce à ces investissements, la République démocratique du Congo a franchi le seuil de 3 millions de tonnes de cuivre produites, devenant ainsi le deuxième producteur mondial.
« Ceci démontre clairement qu’il est possible pour des investisseurs internationaux de s’installer en RDC, d’y faire des affaires et d’y prospérer », a-t-il insisté.
Selon la même source, M. Mukoko Samba a, en outre, invité le Qatar à renforcer ses investissements en privilégiant une vision régionale :
« Pour un pays comme le Qatar, doté d’une forte capacité d’investissement, il serait judicieux de privilégier des projets favorisant l’intégration économique régionale, plutôt que de cibler un pays au détriment des autres. Dans certains pays voisins de la RDC, plus petits et moins dotés en ressources, les investissements seraient moins rentables que s’ils s’inscrivaient dans un ensemble régional intégré autour d’un pays potentiellement puissant comme la République démocratique du Congo ».
Insistant sur la nécessité pour la RDC de renforcer sa connectivité interne et régionale, il a rappelé que le pays, quasi enclavé malgré un accès étroit à l’océan Atlantique, est entouré d’environ sept corridors de transport pouvant structurer un vaste marché au cœur de l’Afrique centrale.
Pour libérer ce potentiel, poursuit la source, le patron de l’Économie a appelé à des investissements massifs dans les infrastructures de transport, les plateformes logistiques et le secteur de l’énergie, des domaines identifiés comme prioritaires dans les échanges en cours avec le Qatar.
Bienvenu Ipan