Lors du lancement du Forum économique USA-RDC ce mardi 14 octobre 2025, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, a présenté, lors de son intervention devant les investisseurs américains, la RDC comme un nouveau hub d’opportunités économiques, prêt à accueillir les capitaux américains et à jouer un rôle majeur dans la dynamique d’investissement en Afrique.
« L’opinion internationale, peut-être l’opinion américaine, apprend un autre Congo. La RDC est une république des affaires, opportunités, où logent des milliards de dollars que vous n’avez peut-être jamais découverts », a-t-il lancé, invitant les investisseurs à « venir voir par eux-mêmes » le potentiel du pays.
Dans son exposé, Julien Paluku a d’abord mis l’accent sur le secteur agricole, pilier incontournable, selon lui, pour la sécurité alimentaire mondiale. Avec plus de 80 millions d’hectares de terres arables, la RDC se présente comme une alternative crédible à la dépendance croissante aux produits génétiquement modifiés.
« Le monde se nourrit chaque jour et personne ne peut s’en priver. Vous cherchez des terres, vous en manquez. La RDC est là pour vous offrir des opportunités agricoles immenses », a-t-il souligné.
Deuxième pilier évoqué est l’énergie. Julien Paluku a rappelé que la RDC dispose d’un potentiel énergétique supérieur à 100 000 mégawatts, dont une grande partie issue de sources hydrauliques.
Une ressource propre, verte et non polluante qui positionne le pays comme clé de voûte de l’industrialisation africaine, mentionne-t-il.
« Chaque pays a besoin d’énergie pour s’industrialiser. Ce forum vous offre un nouveau marché, celui de l’énergie propre made in Congo », a-t-il déclaré avec assurance.
Julien Paluku a ensuite insisté sur les besoins colossaux en infrastructures. « La RDC doit construire plus de 153 000 kilomètres de routes, 26 aéroports et des centaines de ports, autant de projets qui représentent un vaste champ d’investissement pour les entreprises américaines », souligne-t-il.
Il a également relié ces besoins à la transition énergétique mondiale, rappelant que la production des véhicules électriques dépend de minerais stratégiques tels que le cobalt et le lithium, dont la RDC est l’un des premiers producteurs au monde.
« Les véhicules thermiques disparaîtront bientôt. Mais avec quoi fabrique-t-on les batteries électriques ? Avec le cobalt, le lithium… des ressources que la RDC regorge », a-t-il déclaré.
Autre atout majeur présenté : le corridor de Lobito, projet régional reliant la RDC, la Zambie et l’Angola.
Bien plus qu’une infrastructure ferroviaire, ce corridor représente un programme intégré combinant agriculture, énergie, transformation minière et formation professionnelle, indique-t-il. Avec une population estimée à 170 millions de consommateurs, cette zone offre, selon Julien Paluku, un marché de la taille de la moitié des États-Unis.
Anticipant les interrogations sur les défis liés à l’investissement en RDC, il a rassuré les investisseurs américains de l’engagement du gouvernement congolais pour remédier à ces obstacles.
« La réduction des obstacles, l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires, et l’assainissement du climat des affaires sont aujourd’hui parmi les priorités du gouvernement. », a-t-il rappelé.
Il a rappelé que ces réformes se traduisent par la mise à jour du Code des investissements, la simplification des procédures administratives et la création d’un guichet unique, l’Agence nationale de promotion des investissements (ANAPI), dont la directrice générale était présente à Washington.
Jean-Baptiste Leni