Le Fonds minier pour les générations futures (Fomin), une institution de l'État congolais, mise en place depuis 2018 pour préparer l'après-mines, détient 25 millions de dollars de parts dans DRC Gold Trading, une entreprise minière active dans la collecte d'or artisanal en République démocratique du Congo (RDC), anciennement connue sous le nom de Primera Gold. C'est ce que révèle le récent rapport de l'organisme African Resources Watch (Afrewatch).
L'information a été confirmée par Faustin Biringanine, directeur général du Fomin.
« Oui, on nous avait dit de prendre des participations dans Primera. Nous avons pris des participations dans Primera à hauteur de 25 millions USD », a-t-il déclaré en réaction à ce rapport.
Il indique par ailleurs que c'est sur ordre du gouvernement que les fonds du Fomin sont utilisés.
« Si le gouvernement, par l'entremise de la Première ministre, décide, nous n'avons pas, à notre niveau, à nous opposer à sa décision. Moi, je n'ai pas le pouvoir de contester la décision de la Première ministre, encore moins celle de mon ministre de tutelle », a affirmé Faustin Biringanine.
Le gouvernement a par ailleurs ordonné le financement de nombreux de ses projets par le Fomin, en violation du code minier congolais et du décret qui institue le Fomin. Une attitude condamnée par Afrewatch, qui estime que le Fomin doit servir uniquement au financement des recherches géologiques, selon la législation congolaise.
Créée en 2023 dans le cadre d'un partenariat avec les Émirats arabes unis, Primera Gold est devenue DRC Gold Trading SA en novembre 2024, avec 55 % des parts sociales revenant à l'État congolais, contre 35 % pour le FOMIN et 10 % pour la Gécamines.
Entre janvier et juin 2025, DRC Gold Trading a exporté 1 057,88 kg d'or artisanal, répartis comme suit par succursale : Kalemie : 302,559 kg ; Buta : 221,651 kg ; Bunia : 74,131 kg ; Kindu : 447,028 kg et Isiro : 12,511 kg.
D'après le ministère des Mines, en 2024, la RDC a exporté 27 934,90 kg d'or, pour une valeur totale de 1,53 milliard USD, contre 28 808,38 kg en 2023 (évalués à 1,33 milliard USD). Cette légère diminution en volume s'accompagne donc d'une hausse de 15 % en valeur.
Bruno Nsaka