Le partenariat économique entre les États-Unis et le Rwanda franchit une nouvelle étape importante, avec l’arrivée, pour la première fois, depuis son annonce en août 2025, du tungstène extrait au Rwanda, aux États-Unis, ce qui marque un jalon dans le renforcement des chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques entre les deux pays.
L’annonce a été faite par l’ambassadeur américain au Rwanda, Eric Kneedler, qui a salué cette première exportation, la qualifiant d’un moment « historique » pour les deux pays.
« C’est une journée historique pour les partenariats économiques entre les États-Unis et le Rwanda. Pour la première fois, du tungstène rwandais est arrivé aux États-Unis, ce qui renforce nos chaînes d’approvisionnement, élargit l’accès aux minerais stratégiques et crée des emplois dans nos deux pays », a déclaré le diplomate sur son compte officiel X.
Un accord stratégique entre Trinity Metals et Global Tungsten
À la base de cette percée se trouve l’accord signé en août 2025 entre Trinity Metals, société minière opérant au Rwanda, et Global Tungsten, entreprise basée en Pennsylvanie. Côté américain, ce partenariat est présenté comme « une avancée majeure dans la sécurisation de l’approvisionnement américain en minerais stratégiques, tout en offrant au Rwanda une opportunité d’intégration accrue dans les chaînes de valeur mondiales ».
« Fier de soutenir l’accord entre Trinity Metals au Rwanda et Global Tungsten de mon État natal, la Pennsylvanie. En mettant à profit l’expertise américaine dans les minerais critiques, nous faisons avancer des accords qui stimulent la prospérité aux États-Unis et au Rwanda », avait déclaré l’ambassadeur américain au Rwanda Kneedler lors de sa signature.
L’accord reflète également la volonté de Washington d’intensifier ses relations avec Kigali dans des domaines, notamment à travers la mise en place de partenariats « respectueux et mutuellement bénéfiques », selon les termes des diplomates américains.
Massad Boulos, conseiller de la Maison Blanche pour l’Afrique, avait également réagi en saluant ce pas en avant, estimant que cet accord « promeut le développement au Rwanda » et ouvre la voie à de nouveaux investissements américains, à condition que les efforts de stabilisation dans la région des Grands Lacs soient poursuivis.
Pendant ce temps, M. Boulos a annoncé, ce mercredi 1er octobre 2025, avoir accueilli les délégations de la RDC et du Rwanda pour le dernier round de négociations sur le Cadre d’intégration économique régionale (REIF). Ce mécanisme vise à renforcer la coopération bilatérale et régionale dans plusieurs secteurs clés : énergie, infrastructures, commerce, santé, tourisme, mais aussi chaînes d’approvisionnement transparentes en minerais.
« Le REIF renforcera la paix et bénéficiera à des millions de personnes dans la région des Grands Lacs, aidant les communautés à s’ancrer dans une stabilité durable et une prospérité partagée », a-t-il affirmé.
Pour rappel, cet accord minier entre ces deux sociétés dont l’une est britannique et américaine, au Rwanda, intervient alors que Washington est en train de mener une médiation entre la RDC et le Rwanda pour la restauration de la paix dans la région de Grand Lac. Jusque-là, l’accord Washington n’est exécuté qu’à 19,1%, selon le Baromètre des accords de paix en Afrique.
Jean-Baptiste Leni